Inquiétante, cette campagne pour l’arbitraire des profs
Cet article fait partie de la marée d’articles et de commentaires, presque tous en faveur du prof pour lyncher et calomnier l’enfant. Une telle marée ne peut être que le fruit d’une campagne très bien organisée à travers tout le pays et toutes les catégories, ce qui est assez inquiétant. En effet comment expliquer autrement ce qu’on observe :
- Presque partout on affirme sans le mettre en doute que l’enfant a traité le prof de "connard". Or je rappelle que le prof a dit qu’il avait giflé l’enfant, puis que lorsqu’il le tenait plaqué contre un mur (ou une porte), les pieds ne touchant pas le sol (je rappelle : prof 1.90m, enfant 11 ans stature 8 ans 1.46m 30kg), il avait été choqué de voir l’enfant ne pas baisser le regard, et le lui planter dans les yeux d’une façon qu’il avait ressentie comme accusatrice ; il a fallu une 2ème mise en cause de ce prof pour qu’il ajoute qu’à ce moment-là (donc après la gifle) il "croyait" l’avoir entendu "souffler" le mot de "connard". Les témoins (la victime et les autres élèves) ont confirmé tout, sauf le mot de "connard", que personne n’a entendu (pas même le prof, qui a seulement cru l’entendre souffler), et qui de toute façon n’aurait été prononcé que après les violences. Je rappelle que tout ceci ne peut pas être ignoré de tous ceux qui pourtant répètent à l’envi le prof a giflé un élève qui l’avait traité de "connard".
- Le plus souvent, d’un côté on admet sans questions que l’élève a insulté le prof, et dans le même temps on met en doute les témoignages des enfants sur le prof balayant sans raison les affaires de l’enfant, la victime traînée au sol, frappée, la classe en pleurs et n’osant réagir suite à l’injonction de ne pas en parler, et attendant la récré pour que 2 élèves aillent à l’infirmerie pour faire soigner l’élève.
- Je vois ici et ailleurs de nombreux commentaires affirmer que si le prof a frappé (ce qui est avéré), c’est qu’il y avait forcément des raisons ; alors même qu’ils sont proches d’affirmer que si l’élève a insulté (ce qui n’est pas avéré), ce serait nécessairement sans raison. Autrement dit, si un prof fait une exaction, c’est qu’il y a des raisons ; si un élève en fait une, c’est qu’il n’y en a pas. Où va-t-on ? Comment prétendre qu’on soit encore en pays civilisé ?
- Les mêmes qui insistent sur le fait que le prof était bien noté, minimisent les bonnes notes de l’enfant.
- Je rappelle que les violences sont aggravées lorsqu’exercées par personne ayant autorité, ou par personne ayant charge de protection de la victime, ou sur mineur, ou sans raison ; les 3 1ères aggravations, et apparemment la 4ème, sont présentes ici ; curieux que personne n’en parle.
- Rappelons-nous qu’il y a de temps en temps des élèves martyrisés par d’autres élèves, dans des affaires longues, souvent graves, parfois mortelles ; ayant personnellement enseigné à tous niveaux entre Grandes Écoles d’ingénieurs et collège, ayant élevé 4 enfants, j’affirme que cela ne peut pas arriver et encore moins persister sans une complicité certes tacite mais active et délibérée de la part d’une majorité des profs proches du cas ; donner un blanc-seing à une catégorie, ce qui est contraire à tout principe de base de sécurité dans une société, est pire encore lorsqu’à une catégorie qui a déjà un rang et une fonction d’autorité, comme c’est le cas des profs, et ne peut alors qu’accroître l’impunité de ces maltraitances graves, et par conséquent en multiplier le nombre.
Versailles, Fri 27 Jun 2008 18:54 +0200