Le totalitarisme prend des formes diverses. Certaines sont indisieuses. Hannah Arendt a écrit le préalable à l’instauration d’un régime totalitaire : la destruction des structures sociales existantes.
Réfléchir à cette question du totalitarisme effraie, surtout en concentrant son attention sur ses formes insidieuses. Tout totalitarisme est toujours le fait d’un Etat, ou d’Etats. L’auteur de l’article rappelle que le plus souvent les agents de l’Etat agissent moins en tant qu’êtres humains qu’en tant que rouages de l’Etat, et c’est cela qui est terrifiant. Quand dans un régime politique dit démocratique tel que le notre, les individus se trouvent submergés par des réglementations, à chaque instant à la merci des administrations malglé les juges, quand leur Etat prélève plus des deux tiers du produit de leur travail pour décider lui même quoi en faire, quand la presse n’est plus que distributeur de divertissements et d’informations produites par les ministères, quand le système juridique et politico-social a détruit comme c’est le cas les structures sociales traditionnelles, quand les partis politiques ne diffèrent plus que dans leur manière de voir l’Etat soumettre ses citoyens, on peut se demander si nous ne sommes pas soumis "chez nous" à une forme insidieuse de totalitarisme.