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Commentaire de ronchonaire

sur La dette publique


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ronchonaire 4 juillet 2008 16:40

Explication alternative : 1973 a aussi marqué la fin des fameuses "30 glorieuses" et le début des "30 piteuses", mettant au grand jour l’insoutenabilité du "modèle social français" qui consiste à raser gratis sans se préoccuper du lendemain. Au lieu de l’admettre et d’essayer d’adapter progressivement le modèle social de manière à pouvoir le sauver, nos politiciens ont préféré continuer à entretenir le modèle tel quel, à faire vivre les français au-dessus de leurs moyens et ont donc endetté le pays sans compter. Bilan des courses : aujourd’hui, nous nous retrouvons sans le beurre (le modèle social est en déliquescence), ni l’argent du beurre (plus la moindre marge de manoeuvre budgétaire), le cul de la crémière (la croissance économique) n’étant plus qu’un lointain souvenir.

Imaginons maintenant que la politique monétaire ait toujours été entre les mains des politiciens au cours de ces 30 piteuses, comme vous le préconisez. Les politiciens n’auraient probablement pas pour autant mené les réformes nécessaires à temps (car trop impopulaires) ; notre système social serait donc sans doute dans le même état lamentable qu’il ne l’est aujourd’hui. En revanche, au lieu de ne plus avoir de marge de manoeuvre budgétaire, nous aurions une monnaie qui vaudrait à peu près autant que le papier sur lequel on l’imprime (autrement dit, rien). Et encore, rien ne dit que nos politiciens n’auraient quand même pas réussi à marier harmonieusement creusement des déficits et fuite en avant monétaire ; ils nous ont montré depuis 30 ans qu’ils sont largement capables de se surpasser dès qu’il s’agit de trouver la plus grosse connerie à faire en matière de politique économique.

Tout ça pour dire que cette loi de 1973 n’est pas à l’origine de l’endettement de l’Etat français, pas plus que la mondialisation ou la mort de Dalida. L’endettement de l’Etat est dû avant tout au fait que nos dirigeants n’ont pas réalisé que le monde avait changé depuis 1973 et qu’ils ont beaucoup trop tardé à mener les réformes nécessaires pour adapter notre pays à la nouvelle donne, réformes qui auraient d’ailleurs pu se faire en douceur si elles avaient été menées à temps.

Aujourd’hui, il est trop tard ; Sarkozy et ses copains peuvent bien brasser tout le vent qu’ils veulent, détricoter les 35h pour s’en faire des chandails ou payer les heures supp 100 fois plus, cela ne sert à rien. Le pays est bloqué par son conservatisme généralisé : quand on en arrive à descendre dans la rue pour protester contre les changements de plaques minéralogiques (au nom du respect de la "tradition", tradition qui date des années 60 faut-il le rappeler), il ne faut pas s’étonner de voir son pays stagner et glisser tout doucement dans le "ventre mou" des classements mondiaux. Le fait de rendre la politique monétaire aux politiciens et d’avoir une monnaie de singe (et encore, c’est faire injure aux singes) n’y changera rien.


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