Mais tu vas continuer, espèce d’abruti profond ?
Depuis quand ce sont les députés qui nomment le chef du Conseil ?
C’est le Président de la République qui, après la démission de Paul Reynaud, fait appel à Petain, et le nomme chef du conseil, alors que le gouvernement légitime est exilé, lui, à Bordeaux.
Ensuite,
Le 17 mai 1940, Pétain est nommé vice-président du Conseil dans le gouvernement de Paul Reynaud. Franco lui avait conseillé de ne pas accepter d’apporter sa caution à ce gouvernement.
Le 14 juin 1940, Paris est occupé par l’armée allemande. Le gouvernement, le président de la République et les Assemblées sont alors réfugiés à Bordeaux. Dès son arrivée au gouvernement et alors que la bataille de France est irrémédiablement perdue, Pétain se fait un des avocats les plus constants de l’armistice auprès du président du Conseil Paul Reynaud. Ainsi, il met plusieurs fois sa démission dans la balance et déclare qu’il n’est aucunement question pour lui de quitter la France pour poursuivre la lutte.
Le 16 juin 1940, Paul Reynaud présente la démission du gouvernement et suggère, suivi en cela par les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, de confier la présidence du Conseil au maréchal Pétain, choix aussitôt approuvé par le président de la République Albert Lebrun (voir gouvernement Philippe Pétain). Pétain est alors vu par beaucoup comme l’homme providentiel. Charles Maurras salue son arrivée comme une « divine surprise ».
Le 17 juin 1940, suivant le conseil énoncé le 12 juin par le général Maxime Weygand, chef d’état-major des Armées, Pétain annonce son intention de demander l’armistice qui est signé le 22 juin 1940 à Rethondes, après avoir été approuvé par le Conseil des ministres et le président de la République.
Son discours radiodiffusé[15],[16], où il déclare, alors que les négociations ont à peine commencé : « C’est le cœur serré que je vous dis qu’il faut cesser le combat », a un effet désastreux sur le moral des troupes, et précipite de fait l’effondrement des armées françaises. Du 17 juin à l’entrée en vigueur de l’Armistice le 25, les Allemands font ainsi plus de prisonniers que depuis le début de l’offensive le 10 mai [17]. Dans le même discours, Pétain anticipe la création de son propre régime en déclarant qu’il fait « don de sa personne à la France ».
Le 20 juin 1940, dans un nouveau discours[18], il annonce les tractations en vue de l’armistice. Il en détaille les motifs, ainsi que les leçons que, selon lui, il faudra en tirer. Il y fustige « l’esprit de jouissance » : « [...] Depuis la victoire [de 1918], l’esprit de jouissance l’a emporté sur l’esprit de sacrifice. On a revendiqué plus qu’on a servi. On a voulu épargner l’effort ; on rencontre aujourd’hui le malheur. »
Le 25 juin 1940, Pétain annonce les conditions « sévères » de l’armistice et décrit les territoires qui seront sous contrôle allemand. La démobilisation fait partie de ces conditions. Il annonce : « C’est vers l’avenir que désormais nous devons tourner nos efforts. Un ordre nouveau commence [...] ». Les causes de la défaite sont à rechercher selon lui dans l’esprit de relâchement « Notre défaite est venue de nos relâchements. L’esprit de jouissance détruit ce que l’esprit de sacrifice a édifié [...] »[19],[20],[21].
Le 29 juin 1940, le gouvernement s’installe à Vichy, en zone non occupée par l’armée allemande. C’est Pierre Laval qui, résidant à Châteldon, à une trentaine de kilomètres de la cité thermale, avait insisté pour que le gouvernement s’établisse à Vichy. Cela évitait de chercher refuge à Lyon ou à Toulouse, vieux fiefs du radical-socialisme. De plus cette ville présentait les avantages d’un réseau téléphonique extrêmement performant et d’une multitude d’hôtels qui furent réquisitionnés pour abriter les différents ministères et les ambassades.
Le 10 juillet 1940, une loi, dite « constitutionnelle » [22], votée par les deux Chambres (569 voix pour, 80 contre et 17 abstentions) réunies en Assemblée nationale au casino de Vichy donne tous les pouvoirs au maréchal Pétain, sans contrôle de l’Assemblée, avec pour mission la promulgation d’une nouvelle Constitution. Celle-ci ne verra jamais le jour. De sorte que l’État français allait rester durant toute sa durée un État provisoire.
La constitutionnalité de cette réforme fut contestée pour plusieurs motifs dont le fait que la Constitution ne peut pas être modifiée sous la menace directe d’un ennemi. Mais surtout, la confusion de tous les pouvoirs (constituant, législatif, exécutif et judiciaire) entre les mêmes mains était contraire aux fondements même des lois constitutionnelles de 1875, basées sur une séparation des pouvoirs. Il en résulta un régime anti-démocratique, sans constitution et sans contrôle parlementaire ayant tous les aspects d’une dictature.
Par ailleurs....
Le 30 novembre 1939, au moment de l’expiration des pouvoirs spéciaux accordés le 20 mars 1939 (entrée des troupes allemandes à Prague), le Président du Conseil convoque les Chambres en session. Il s’agit de soumettre au Parlement un projet de loi modifiant l’organisation de la nation en temps de guerre, pour renforcer les prérogatives du Gouvernement : "Pendant la durée des hostilités, les Chambres exercent leurs prérogatives en matière législative et budgétaire comme en temps de paix. Toutefois, en cas de nécessité immédiate, le gouvernement est autorisé à prendre, par décrets délibérés et approuvés en Conseil des ministres, les mesures imposées par les exigences de la défense nationale. Ces décrets sont soumis à la ratification dans un délai d’un mois, et, en cas d’absence des Chambres, dès leur première réunion." Ce texte rencontre aussitôt l’hostilité de certains parlementaires, notamment celle de Léon Blum. Il est néanmoins adopté par 318 voix contre 175.
Réunie le 19 mars 1940 en comité secret, après le traité de paix draconien imposé à la Finlande par l’Union soviétique (13 mars 1940), la Chambre des députés vote un ordre du jour de confiance au gouvernement par 239 voix contre une, mais avec 300 abstentions. Édouard Daladier démissionne le 21 mars. Paul Reynaud, précédemment ministre des Finances, lui succède le même jour. Il présente son Cabinet devant la Chambre le 22 mars. La déclaration ministérielle lue par Paul Reynaud est largement l’œuvre du colonel de Gaulle. Grâce à l’intervention de Léon Blum, Paul Reynaud obtient finalement 268 voix favorables, 156 votes contre et 111 abstentions. Édouard Daladier reste ministre de la guerre. A ce titre, il s’oppose à la démission du général Gamelin que Paul Reynaud demande avec insistance. Le conflit entre les deux hommes éclate le 9 mai 1940. Le Gouvernement est démissionnaire.
Et, sur les conditions précises du vote de l’Assemblée :
. Le 10 juillet 1940, la Chambre des Députés et le Sénat réunis en Assemblée nationale, à Vichy, votent la suspension des lois constitutionnelles de 1875. L’Assemblée "donne tous pouvoirs au Gouvernement de la République, sous l’autorité et la signature du maréchal Pétain, à l’effet de promulguer (…) une nouvelle Constitution de l’État français".
Le vote du 10 juillet 1940 est acquis par 569 voix, contre 80 et 17 abstentions. S’il est illégitime, ce coup d’État contre les institutions républicaines est réalisé dans les formes légales. Il est évidemment inexcusable et inacceptable. Le vote s’explique par un contexte et un "climat" bien particuliers. Il intervient après deux mois de guerre éclair : les deux tiers du territoire sont occupés par l’ennemi, la France est divisée, l’armée est vaincue, des millions de Français sont réfugiés et errent sur les routes, près de deux millions de soldats français sont prisonniers de guerre ; le Gouvernement, légalement constitué par le maréchal Pétain après qu’il a été désigné par le Président de la République, est dirigé par l’un des plus grands chefs militaires de la Grande guerre, plusieurs fois membre du gouvernement de la République ; le Parlement est réuni à Vichy et les parlementaires sont soumis à des pressions réitérées.
Les "Quatre-vingt" opposants sont 57 députés et 23 sénateurs. Parmi eux, on compte 3 anciens communistes, 36 socialistes SFIO, 26 radicaux, 15 autres députés de gauche, du centre ou de droite. Près de trois cent députés et sénateurs n’étaient pas présents à Vichy lors du vote. A la suite du Pacte germano-soviétique, les députés communistes qui n’avaient pas rompu avec le Parti communiste, soixante sur soixante douze, avaient été déchus de leur mandat en février 1940. Un grand nombre de députés ou de sénateurs n’ont pu ou voulu rejoindre Vichy, en raison de la guerre. 26 députés et un sénateur ont embarqué le 21 juin sur le paquebot Massilia, pour tenter de poursuivre la lutte en Afrique du Nord. Ils seront finalement arrêtés à Casablanca. Parmi eux, Édouard Daladier, Jean Zay, Pierre Mendès France, Georges Mandel.
Ca y est ?
Tu vas finir d’essayer de travestir la réalité, sombre crétin ?
10/07 12:28 - JPL
à Dragoncat qui écrit "Je dois manquer de cynisme car je reste très surpris de cette haine (...)
10/07 12:23 - JPL
à Dragoncat qui écrit "Mais je pose la question : est-il possible en France de réformer (...)
10/07 12:18 - JPL
A Roca : Votre raisonnement est un peu basique ! Le cas général est : un article (...)
07/07 00:17 - fred
Mise en scène ou non, France 3 et Sarko ne se sont jamais aimés : http://www.agoravox.tv/article.php
06/07 21:14 - vivelecentre
merci de ta mansuétude , riche intelligent, j’apprécie d’ailleurs (...)
06/07 18:18 - sisyphe
@ Dragoncat Réforme, réforme, que d’abus on commêt en ton nom... Il me semble que (...)
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