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Commentaire de sisyphe

sur La dette publique


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sisyphe sisyphe 5 juillet 2008 16:14

par Le péripate (IP:xxx.x65.137.183) le 5 juillet 2008 à 11H34

 
J’ai beaucoup de mal à voir dans le fait de partir du monde tel qu’il est une consécration de la finance vampirico-mondialisée. Et une régulation peut très bien passer par le fait pour l’Etat d’être le garant, et non le gérant.

Effectivement, "beaucoup de mal à voir" : on ne saurait mieux dire.
Pour répondre à ta question, et t’aider à y voir mieux, un petit extrait du lien fourni par Zen de l’excellent livre de François Morin :


Ce mur de l’argent est fait de liquidités qui transitent à l’intérieur des systèmes de règlement, ce qui les soumet à un risque systémique croissant. Mais surtout ce mur se bâtit sur des comportements d’acteurs dont la logique est celle du prélèvement de valeur sur l’activité économique : survaleurs actionnariales, coût de transaction et plus-values spéculatives sur produits dérivés, surcoût de financement en raison du niveau atteint par les taux d’intérêt réels. Cette finance nouvellement libéralisée a un impact considérable sur l’économie réelle. Les investisseurs financiers ont imposé aux entreprises de nouvelles normes de gestion qui transfèrent massivement les risques sur les salariés et sur les futurs retraités.

Cela se caractérise, sur le plan financier, par l’émancipation de la liquidité de la tutelle des banques centrales. Pour dire autrement, les banques centrales sont, dans ce nouveau régime, contraintes de fournir au marché monétaire et financier la liquidité dont ce dernier a continuellement besoin. Autant dire que ce suivisme leur fait perdre le pouvoir de régulation qui était le leur auparavant, et notamment leur pouvoir d’action sur la gamme des taux d’intérêt.

Ces grandes banques internationales, qui détiennent désormais le pouvoir, sont le plus souvent à l’origine de l’innovation financière liée aux produits dérivés ; elles dominent le marché des swaps au point d’exercer un pouvoir de marché sur la formation de leur taux, qui sont aujourd’hui les taux de référence de l’ensemble des marchés monétaires et financiers ; enfin, depuis peu, elles ont pris le contrôle des sociétés qui gèrent les fonds d’investissement sur le compte de tiers, celles qui sont à l’origine de la valeur actionnariale et par conséquent de la financiarisation de la gestion des firmes. Ces banques forment aujourd’hui un oligopole particulièrement puissant à l’échelle internationale. Les banques centrales sont désormais reléguées au second plan, c’est-à-dire qu’elles sont de plus en plus cantonnées à ce rôle de simples pourvoyeuses de liquidités dont le marché a besoin. Cet oligopole est, selon Morin, le véritable régulateur des marchés monétaires et financiers mondiaux. C’est lui le maître d’ouvrage du mur de l’argent qui se bâtit sous nos yeux. Cet oligopole n’est évidemment soumis ni à un contrôle politique, ni a fortiori à un contrôle démocratique.


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