La faiblesse de cet article est sa volonté de mettre à mal les mythes fondateurs des religions, en prenant un point de vue historique et supposément objectif. Or, ce qui est important, ce n’est pas de savoir si les miracles sont vrais ou non, si telle religion est révélée ou non, mais bien de constater-d’un point de vue strictement historique- que ces dogmes ont influencé la vie de millions de personnes, que c’est grâce à eux que l’Histoire s’est faite, et que notre façon de vivre en découle directement.
Morice tombe dans le piège du croyant qui pense que seuls les miracles de Jésus valident le christianisme ("Demain, les chrétiens devront accepter l’idée que cela fait 2 000 ans qu’on leur ment, et soixante ans au moins qu’on ne veut pas leur dire la vérité."). Venant d’un athée, c’est plutôt surprenant. N’oublions pas que la doctrine du christianisme, qui est bien réelle qu’on le veuille ou non, a permis de faire émerger des concepts tels que l’égalité des hommes devant Dieu, ainsi que de modifier notre représentation de ce que Hégel appelle l’Esprit, garant de la prise de conscience de la liberté individuelle. Morice se rend-il compte que sans ces progrès historiques et spirituels accomplis par les religions monothéistes il n’aurait actuellement même pas la liberté d’être athée ? Sait-il que sans ces dogmes nous serions peut être encore polythéistes ou animistes, et que ces croyances n’auraient jamais permis de prendre pleinement conscience du concept de liberté ?
Pour conclure et pour synthétiser ma réponse à Morice je dirai que la grande force de Dieu, c’est que même s’il n’existait pas, il existerait quand même.