Rocla,

Goodyear a organisé un "référendum" dans une usine en France pour "autoriser " ses ouvriers à faire 35 heures, mais le week-end (c’est à dire sur 2 jours). Refus des ouvriers. Alors, sur un modèle démocratique qui semble devenir à la mode, on les a fait revoter. Sauf que cette fois, c’était oui sinon 400 suppressions d’emploi.

Faut-il que les syndicats utilisent ce genre de méthode pour rééquilibrer le rapport de force ?

Permet-moi de te tutoyer. Tu as été boulanger, je crois que je comprends ton fonctionnement. Tu as bossé dur et tu estimes "qu’il faut se les sortir". J’ai pas mal de problèmes avec mes collègues, dont certains m’expliquent que les ouvriers sont des fainéants qi veulent pas bosser (l’autre fois, il y en a même un qui m’expliquait que les vignerons travaillaient uniquement au moment des vendanges). Ils ont un boulot dur et ils finissent par estimer qu’il n’ y a qu’eux qui en chient. Et ils ont souvent du mal à comprendre que c’est pas parce que les autres en chieront plus, qu’ils en chieront moins.

Il n’y a pas longtemps, fait exceptionnel, environ 80 personnes (ce qui représente 10% de la profession en Franche-Comté) se sont quand même mobilisé (opération escargot) pour demander la mise en place d’un carburant professionnel (je précise que nous ne récupérons pas la TVA sur le super et les huiles). Un de mes collègues a judicieusement fait remarquer que si on l’obtenait (très improbable vu notre faible nombre sur la France), certains d’entre nous s’empresseraient de le répercuter sur leur prix (qui n’ont guère ou pas augmenté depuis 10 ans, et même baissé dans le cadre des soumissions auprès de l’ONF). Il a rajouté, avec une pointe d’ironie, tant qu’ils font encore 3€ de marge au m3 (pour un bûcheron ça représente environ 60€ par jour travaillé), la plupart ne bougeront pas.

Maintenant je sais pas comment c’est dans la boulange, mais j’en connais qui ont encore de beaux jours devant eux et qui peuvent peut-être espérer qu’un jour on les paiera pour travailler (ben oui le travail c’est la santé et ne pas travailler c’est mal).