cher monsieur Lyon,
j’ai lu avec intérêt vos nombreuses réactions. Ils ont le mérite de préciser tous les points techniques concernant le fonctionnement des banques, et également celui de Clearstream. De remettre à plat les droits des pays, des états, des citoyens etc.
En admettant que vous ayez raison sur tous ces points ( impossible pour moi de le savoir, n’étant pas spécialiste financier), vous ne faites, in fine, que souligner l’impossibilité matérielle, juridique et politique de vérifier le travail d’un journaliste comme celui de Denis Robert. Dans vos réactions en effet, je ne vois que la confirmation de ce que nous soupçonnons tous, à savoir que le système est en effet suffisamment pervers pour permettre à n’importe quel escroc international de se promener à son aise dans l’univers bancaire tel qu’il est fait.
Là où nous ne sommes plus sur la même longueur d’onde, c’est que, sous prétexte de n’entraver la liberté de personne, vous semblez vous en féliciter.
Actuellement, je vous le rappelle tout de même : la drogue ou la prostitution, pour ne citer que ces deux phénomènes, sont prohibés ( encore qu’on puisse en discuter tant les lois sont différentes d’un état à l’autre), comme le fut jadis, l’alcool, aux Etats Unis. Il faut savoir ce que l’on veut : ou la drogue et la prostitution sont interdites, et, à ce titre, ne peuvent génèrer que de l’argent sale, ou on les autorise, et dans ce cas, les bénéfices de ces deux commerces sont licites. Le sujet n’est d’ailleurs pas simple, on le conçoit. Pour la prostitution, la loi actuelle en France est, par exemple, particulièrement hypocrite, on le sait bien. Quant à la drogue, c’est l’intégrité financière de certains pays producteurs qui est carrément mise en cause.
En ce qui concerne le terrorisme, les sectes ou n’importe quelle société occulte, on peut aussi trouver des contradicteurs qui nous rétorqueront que ces excroissances marginales ne sont jamais que des alternatives à d’autres pouvoirs, pires encore.
Mais c’est un tout autre débat. Politique, philosophique, financier, sociologique, moral si on veut, mais aucunement judiciaire. Celui de DR est uniquement de ce type.
Soyez donc plus direct, cher ami, pour nous dire que, comme nous, vous considérez que DR s’est attaqué à un sujet qui sent la merde. S’il y a un problème de liberté ici, ce n’est pas celui des banques, des Etats, ni même des contribuables comme vous et moi, mais celui d’un journaliste dont on préfèrerait qu’il s’interresse plus aux frasques des stars qu’à celles, bien moins voyantes, des gros financiers.
Le reste n’est que vain pinaillage.