Bonsoir Olga,

Tiens, je croyais qu’il n’y avait que moi pour utiliser le terme ’ploutocratie’ ici ? : "Here’s looking at you, kid..."


Bonsoir Imhotep,

Quant au fond de l’affaire, votre article me pose problème, étant un mélange peu homogène d’idéalisme et de réalisme, à des dosages fluctuants.
Tout d’abord, que faudrait-il faire à la place ? Tourner le dos à Assad et se retirer sur l’Aventin en se bouchant le nez ? ça fait bien au niveau local, mais le dictateur n’en a cure. Alors, le renverser ? On a vu ce que cela donnait en Irak...
Bachar n’est pas un ’gentil’, mais il n’est pas son père non plus. D’accord, il aurait pu refuser la succession, déclarer une démocratie intégrale... et se faire emprisonner ou fusiller par le gouvernement suivant. Il était condamné à succéder à son père. Il a besoin de reconnaissance, et s’il plastronne et donne l’impression de ne rien céder, c’est sans doute pour se faire applaudir comme chef ’macho’ chez lui. Il a quand même affirmé, s’agissant des négociations à venir avec Israël, que si les deux parties étaient sincères, la paix pourrait venir dans un délai de six mois-deux ans. En cela, je suis l’avis de Marie Seurat, que l’immense intelligence, la connaissance de son pays, et la tragédie vécue, rendent crédible.

Mais je sens que, pour vous, le vrai problème est Sarkozy. Il y a chez lui le conflit existentiel entre la réalité de ses pouvoirs - nettement mois que du temps de De Gaulle - et sa volonté de les accaparer tous, partant du principe qu’un ’mandat du ciel’ électif lui donne le droit de tout chambouler - justice, défense, éducation. Droit divin, république plébiscitaire, ça se vaut : un principe sacralisé qui permet à un dirigant de piétiner tous les contre-pouvoirs, hiérarchies traditionnelles, liens patiemment tissés depuis des années.
Il faudrait qu’un ténor du Parlement, digne de ceux de la IIIème, lui lance : ce ne sont pas vos 53% qui vous donnent le droit de tout chambouler à votre guise !

Il est malvenu qu’un petit planqué de Balard se permette de traiter des militaires de carrière d’"amateurs". Il est grotesque qu’on ose dire que l’Armée a la confiance du Président de la République, alors qu’on devrait se soucier de l’inverse.

S’agissant de l’UPM, je pardonnerais beaucoup à Sarkozy (ou plutôt à Guaino, l’idée vient de lui) si ce projet prenait réellement de la consistence. Mais pour cela il eût fallu être logique et ferme dans ses choix. Ne pas rester dans un entre-deux impuissant de "Kiel à Tanger", pour paraphraser Maurras, c’est à dire obtempérer au diktat de Merkel - digne filleule de Guillaume II pour le coup - et inclure dans le processus des pays qui n’ont rien de méditerranéen.
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