"Mais, au-delà de la dette, ce qu’il faut également savoir, c’est que la politique globale du système libéral a, également, provoqué, le transfert, vers les revenus du capital, d’une énorme part des revenus du travail."
Ce qui est drôle c’est que dans le lien même fourni, il est expliqué que les USA et le Royaume Uni, soit les pays représentant aux yeux de beaucoup le diable libéral en personne, sont les seuls pour qui justement la part des salaires dans les revenus n’a pas baissé ! L’art de dire tout et son contraire dans une même phrase, du moment que cela va dans le sens du plaidoyer.
L’explication en est donnée, claire et nette :
Les principales exceptions à cette tendance sont les Etats-Unis et le Royaume-Uni, où la part salariale reste
grosso modo constante à long terme. Ce constat va apparemment à l’encontre des représentations faisant de
ces deux pays les champions des politiques néo-libérales. Ainsi la progression du salaire moyen au
Royaume-Uni est plus élevée qu’en Europe ou qu’en France. Mais c’est l’exemple des Etats-Unis qui
permet de tirer les choses au clair. Le maintien de la part salariale dans ce pays constitue unvéritable
paradoxe, dans la mesure où le pouvoir d’achat de la majorité de la population n’a pas progressé, en tout cas
beaucoup moins que la productivité du travail. Dans ces conditions, la part salariale devrait baisser, alors
qu’elle ne baisse que modérément, de 3,5 points entre 1980 et 2005.
Le mystère a été éclairci par deux économistes, Ian Dew-Becker et Robert Gordon qui se sont demandés
« où allait la productivité ». Leur réponse est simple : les gains de productivité ont été en grande partie
captés par une mince couche de bénéficiaires de très hauts salaires qui sont tellement élevés qu’ils devraient
être considérés comme une captation de profit, même s’ils conservent formellement la nature d’un salaire.
On laisse donc de côté ici les revenus du capital, comme les fameuses stock options. Ce phénomène pourrait
être considéré comme marginal mais il atteint en fait des proportions considérables. Ainsi la part du revenu
national allant au 1 % des salariés les mieux payés est passée de 4,4 % à 8 % entre 1980 et 2005, soit une
captation de 3,6 points de PIB qui monte à 5,3 points si on considère les 5 % des salariés les mieux payés.
Si
on défalque ces très hauts salaires, on obtient une évolution comparable à ceux de l’Union européenne
(graphique 2).
Il faut savoir lire !
On sait très bien qu’en calculant une moyenne, en y intégrant une hausse exceptionnelle des hauts revenus, on peut avoir des chiffres donnant une progression de l’ensemble, quand ce n’est pas le cas, et qu’il y a stagnation des moyens et bas revenus : n’importe quel statisticien peut t’expliquer celà.
Donc, faux argument.
Au suivant.