Cher Voltaire,
Voila un article qui va me faire regretter cette réunion. Ancien chercheur tombé du côté obscur de la Force (je suis dans la finance...d’entreprises innovantes), j’avais quitté bureaux dorés et moquette profonde pour aller manifester lors des « débats » engendrés par l’attitude du gouvernement Raffarin.
Ce petit mot juste pour souligner un point qui pourrait paraitre sémantique mais qui est fondamental : on se trompe d’angle de vue tant que l’on parle de dépenses de la Recherche et non d’investissement dans la Recherche. Ce n’est pas à vous que je vais expliquer la chaine de la valeur des fruits de cette Recherche.
La raison de cette erreur de perception est sans doute citée par vous : la majorité des décideurs n’a de la Recherche qu’une vision conceptuelle, et ignore tout de cette chaine de la valeur. Il ne faut sans doute pas que les Grandes Ecoles s’appoprient les doctorats, mais bien que nos ingénieurs aillent, dans l’Université, frotter leur cerveaux et habitudes intellectuelles à l’inconfortable, mais oh combien maturante, incertitude d’un vrai projet de Recherche de quelques années. L’inverse serait sans doute bénéfique aussi (des chercheurs ayant conscience des réalités industrielles et économiques !!).
Notre pays ne pourrait qu’y gagner à former ainsi des décideurs réalistes, pragmatiques et avec une trés grande largeur d’esprit. Et comprenant que certaines dépenses clés d’un budget sont en réalité des investissements clés. Le débat sur l’intérêt de leur augmentation, ou pas, serait vite tranché.