Je tiens à remercier tous ceux qui, malgré leurs divergences sociopolitiques, savent reconnaître l’âme de la république dont sont garants caricaturistes, chansonniers, pamphlétaires, poètes et autres polémistes.
Je tiens à vous remercier pour Siné qui fait frais, après tant d’autres à Charlie, de l’autoritarisme d’un suppôt de la real politique.
Je voudrais vous dire M. Val, en tant que juif, que vous n’avez aucune délégation à défendre un peuple adulte, et dont l’humour n’est plus à prouver, tant, qu’il sait rire de lui-même et sait apprécier qu’on le provoque. Il n’y a de hauteur que lorsqu’on accepte le caricature et la boutade, ne pas savoir prendre de distance est prouver son étroitesse.
Mais là n’est pas le propos, défendre la liberté est aussi défendre les moindres libertés, c’est tolérer ce qui parait abscons, la contradiction et la différence, et on ne peut exiger le respect qu’en en faisant preuve soi-même, rien et personne n’interdisent la critique, le constat, la dérision, à moins d’être si peu respectueux de sa propre personne. Les faux procès sont un refus de l’autre, un refus d’idées, un refus de rêve.
J’ai écrit cet article parce que je me reconnais entièrement dans Siné, j’aime le franc parler, le corrosif, les pieds dans le plat, je hais la démagogie, l’entourloupe et la mauvaise foi. A trop se regarder le doigt et le nombril, on en oublie la lune et le soleil et la terre qui vous supporte M. Val, et il est peu aisé à celle ci d’endosser vos frasques lénitives, quand Siné se révolte avec raison, vous êtes acerbe parce qu’aigri, pétri de certitudes, vous n’avez comme seules causes à défendre celles que vous inventez pour exister. M. Val, votre fatuité servile n’a d’égale que votre immorale indigence intellectuelle. Il serait bon pour l’ensemble de la presse, pour les citoyens honnêtes, l’ensemble des lecteurs de CH, pour vos collaborateurs et pour l’Humour avec un grand H que vous disparaissiez du monde médiatique, allez donc faire repentance sur une île déserte et libérez notre vue de ce que l’humanité peut faire de plus sordide.
Un anticlérical, anar, juif nonobstant tolérant qui vous emmerde.