« Le capital n’est rien sans un dispositif technique et un environnement structuré et garanti par l’Etat. Si les excès récents des fonds ont été réalisés, c’est grâce à l’encadrement et la bienveillance des Etats. »
« La seule solution permettant de rééquilibrer les positions ne passe pas par l’analyse tronquée de Marx, mais par une pensée politique nouvelle mettant au jour les mécanismes de domination et par voie de conséquence, les moyens d’agir. On croit que le mal vient du capital. C’est faux, il vient de la séquestration de la pensée par les médiarques et de la politique élitaire menée par les gouvernants »
Relisons « La Société du Spectacle » de Guy Debord !!!
Publié en 67 ce livre est encore d’une finesse d’analyse et d’une actualité frappante...
« Il faut lire ce livre en considérant qu’il a été sciemment écrit dans l’intention de nuire à la société spectaculaire. Il n’a jamais rien dit d’outrancier. »
Thèse 87 extrait :
« Si la bourgeoisie ascendante a paru affranchir l’économie de l’Etat, c’est seulement dans la mesure ou l’Etat ancien se confondait avec l’instrument d’une oppression de classe dans une économie statique. La bourgeoisie a développé sa puissance économique autonome dans la période médiévale d’affaiblissement de l’Etat, dans le moment de fragmentation féodale des pouvoirs équilibrés. Mais l’Etat moderne qui, par le mercantilisme, a commencé à appuyer le développement de la bourgeoisie, et qui finalement est devenu son Etat à l’heure du »laisser faire, laisser passer« , va se révéler ultérieurement doté d’une puissance centrale dans la gestion calculée du processus économique. Marx avait pu cependant décrire, dans le bonapartisme, cette ébauche de la bureaucratie étatique moderne, fusion du capital et de l’Etat, constitution d’un »pouvoir national du capital sur le travail, d’une force publique organisée pour l’asservissement social« , où la bourgeoisie renonce à toute vie historique qui ne soit sa réduction à l’histoire économique des choses, et veut bien »être condamnée au même néant politique que les autres classes« . Ici sont déjà posées les bases sociopolitiques du spectacle moderne... »
« bonapartisme » « fusion du capital et de l’Etat »... Rings a bell ?