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Commentaire de Deadlikeme

sur Les caisses vides de l'Etat pour remplir les poches vides de Tapie


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Deadlikeme Deadlikeme 19 juillet 2008 11:20

Le smic augmente pour tous : surtout les 3 juges qui ont traité si bien son dossier....
Aux dernières nouvelles....
"
Des "sages" bien payés.

Dès le 16 juillet Le Canard enchaîné et Le Monde assurent par ailleurs que les trois "sages"
chargés de trancher le dossier recevront beaucoup d’argent de la part du CDR, au titre de leurs
honoraires : un million d’euros à se partager selon Le Canard, 900 000 euros "seulement" selon Le
Monde. Selon nos informations, c’est le document signé devant le Tribunal administratif pour
lancer l’arbitrage qui mentionnerait la rémunération des trois "juges".

De ces informations potentiellement explosives, il n’y avait toujours pas trace jeudi 17 juillet
dans les 20 heures des trois principales chaînes. "

A lire sur Arrêt sur images

"affaire Tapie, "scandale d’Etat" révélé à retardement
Et vive le pont du 14 juillet, qui a permis d’étouffer le pétard !

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L’histoire retiendra que c’est un vendredi 11 juillet, en fin d’après-midi, que Bernard Tapie a
gagné un long combat de treize ans.

Le tribunal arbitral chargé de solder le litige opposant l’homme d’affaires au "Consortium de
réalisation" (CDR, le groupe gérant les dettes du Crédit Lyonnais) a tranché en sa faveur, en
con*****ant le CDR à lui verser 285 millions d’euros.

Le jour même, tous les médias traitent l’événement... sans étonnement particulier. A l’image des
dépêches AFP ou Associated Press parues dans l’après-midi du 11 juillet, toutes les explications
ou presque sont calibrées de la même manière, rappelant les faits reprochés par Tapie au CDR et la
guerre judiciaire qui s’en est ensuivie.

Mais, un long pont d’été plus tard, deux journaux complètent de manière tonitruante ces
informations. Pour le Canard Enchaîné et le Nouvel Observateur, la victoire de Tapie est un
"scandale d’Etat", rendu possible grâce aux "coups de pouce" de Nicolas Sarkozy et de son
gouvernement.
 Bernard Tapie

D’où viennent ces informations tardives ? Pourquoi n’ont-elles pas été largement diffusées dès le
11 juillet ? Tentative de chronologie.

La décision favorable à Tapie est rendue un vendredi 11 juillet, en fin d’après-midi. On imagine
que les effectifs des services économiques des rédactions de l’audiovisuel ne sont pas au complet.
Et la tâche est ardue !

D’abord, il faut expliquer la nature du conflit. Et donc remonter en 1992, lorsque Bernard Tapie,
secrétaire d’Etat à la Ville du gouvernement Bérégovoy (Rocard), souhaite vendre le groupe
d’équipement sportif Adidas, dont il possède 78 % des parts.

Le litige porte sur les conditions dans laquelle la Société de banques occidentales (SDBO), une
filiale du Crédit Lyonnais, s’est chargée de la vente : Adidas a été cédé pour deux milliards de
francs (300 millions d’euros) à un groupe de sociétés Mais deux ans plus tard, la société est
revendue à Robert Louis-Dreyfus pour... 4,65 milliards de francs (670 millions d’euros) en
décembre 1994. Une belle culbute.

Tapie reproche à la SDBO et au Crédit Lyonnais d’avoir acheté ses parts sans l’avoir informé des
négociations existantes avec Robert Louis-Dreyfus, et d’avoir touché un bénéfice sur la vente de
1994, via des sociétés offs*****.

En septembre 2005, la cour d’appel de Paris avait considéré que la SDBO et le Crédit Lyonnais
avaient bien commis une série de fautes. Elle les con*****aient donc à verser 135 millions d’euros
à l’homme d’affaires. Mais en octobre 2006, la Cour de cassation annule ce jugement, en jugeant
que le Crédit Lyonnais n’avait commis aucune faute, puisqu’il ne connaissait pas les activités de
sa filiale.

Pour clore cette très longue affaire, les deux parties se sont donc entendues pour être jugées
devant un "tribunal arbitral", en fait constitué de trois personnalités privées et indépendantes :
l’ancien président du Conseil constitutionnel Pierre Mazeaud, l’avocat Jean-Denis Bredin et
l’ancien premier président de la cour d’appel de Versailles Pierre Estoup. Tapie et le CDR se sont
accordés sur les noms de ceux qui allaient les juger, et cette justice privée remplace de fait
toute instance judiciaire.

C’est cet imbroglio que les JT résument, en moins d’une minute trente bien sûr, le 11 juillet au soir.

France 2 et TF1 se sont donc lancées dans de louables efforts d’explication.

Regardez les tentatives de TF1 picto

A première vue, rien à dire. L’affaire est clairement résumée.
 Il faut le player flash pour lire ces videos


Mais à y regarder de plus près, un détail cloche : le reportage n’explique pas vraiment qui est ce
fameux "tribunal arbitral". Pire, au moment où il en parle, les images diffusées montrent des
couloirs de tribunaux, une salle d’audience et un magistrat, habillé de sa robe. Intuitivement, le
télespectateur comprend que le tribunal a jugé dans une salle d’audience, voire qu’il est composé
de magistrats professionnels.
Il faut le player flash pour lire ces videos 


Or, il n’en est rien. Selon un journaliste spécialisé interrogé par @si, l’audience s’est tenue à
la maison du barreau de Paris, et les trois membres du tribunal étaient habillés en civil.

Et d’où venaient les images montrées sur TF1 ? De ses archives, puisqu’elles avaient été en fait
été tournées en septembre 2005, lors de la décision de la Cour d’appel !

picto Regardez, plusieurs plans ont été repris tels quels trois ans plus tard.

L’honorable lecteur jugera peut-être que ces arguties sont secondaires.

La distinction entre justice privée et tribunaux classiques est pourtant fondamentale dans cette
affaire. Mais la plupart des médias l’ayant couvert immédiatement, comme Libération ou Le Figaro,
ne l’ont pas compris. Ou l’ont oublié.

C’est Le Monde qui publie la première note discordante dans le concert médiatique. Dans son
édition du 13 juillet (qui paraît le 12 dans l’après-midi), le quotidien souligne qu’après avoir
privilégié la confrontation devant les tribunaux classiques, qui lui a plutôt bien réussi, le CDR
a changé "brutalement de tactique" mi-2007. A cette date, il accepte de se soumettre à la
procédure de l’arbitrage "en dépit de ses atouts juridiques et au grand dam de certains de ses
membres", et surtout "à la demande de sa tutelle, l’Etat".

Ce serait donc l’Etat qui aurait imposé au CDR cette procédure plus favorable à Tapie. Ce que
confirme le Canard enchaîné le 16 juillet.

Le titre et le sous-titre sont parlants

Tapie - Canard Enchaîné 16/07/08


L’hebdomadaire satirique est clair : Tapie doit sa récente bonne fortune à Sarkozy, qui, "tout au
long de l’interminable procédure judiciaire n’a cessé de se démener pour lui sauver la mise".

Et le Canard donne la clé de la volte-face du CDR :
"Celui qui s’oppose à tout accord en catimini, le président du CDR Jean-Pierre Aubert, est atteint
par la limite d’âge et va laisser sa place. En décembre 2006, le CDR doit nommer un nouveau
patron. (...) A la dernière minute, le ministre de l’Economie, Thierry Breton, qui n’a plus rien à
refuser à Sarko, impose le nom de Jean-François Rocchi, un inspecteur général de l’administration.
Les avocats du CDR qui préparent leurs dossiers pour le nouveau procès, dont la date doit être
fixée sous peu, reçoivent, dès l’élection de Sarko à l’Elysée, l’ordre de les refermer. En
septembre 2007, le nouveau président du CDR, Jean-François Rocchi, renonce à la voie judiciaire et
à un procès public."

Pour le journal, aucun doute, il s’agit pour Tapie du "juste prix de son ralliement" à Sarkozy
pendant la campagne présidentielle.


Le lendemain de la parution du Canard Enchaîné, Le Nouvel observateur enfonce le clou dans un long
article, en titrant : "On a dessaisi la justice de la République au profit d’une justice privée ;
Affaire Tapie : un scandale d’Etat".
Et l’hebdo ne se contente pas de mouiller le Président : "Qui a sauvé Bernard Tapie d’une faillite
inévitable ? Nicolas Sarkozy, qui le faisait recevoir par son ami Brice Hortefeux lorsqu’il était
ministre de l’Economie ? Jean-Louis Borloo, qui fut son avocat des premiers jours et n’a jamais
rompu les ponts ? Ou encore Christine Lagarde, la titulaire de Bercy, qui a permis à Tapie de
bénéficier d’un sauvetage inespéré ?".


Des "sages" bien payés.

Dès le 16 juillet Le Canard enchaîné et Le Monde assurent par ailleurs que les trois "sages"
chargés de trancher le dossier recevront beaucoup d’argent de la part du CDR, au titre de leurs
honoraires : un million d’euros à se partager selon Le Canard, 900 000 euros "seulement" selon Le
Monde. Selon nos informations, c’est le document signé devant le Tribunal administratif pour
lancer l’arbitrage qui mentionnerait la rémunération des trois "juges".

De ces informations potentiellement explosives, il n’y avait toujours pas trace jeudi 17 juillet
dans les 20 heures des trois principales chaînes.

Ni dans Libération, qui avait pourtant annoncé le revirement du CDR... dès octobre 2007. Dans un
article de Renaud Lecadre, le quotidien expliquait que "Bernard Tapie n’a jamais caché sa
proximité avec Sarkozy" : "C’est quand ce dernier était à Bercy qu’une première tentative
d’arbitrage, en 2004, avait été initiée. En vain. Début 2006, Thierry Breton étant ministre, des
négociations parallèles avaient également été entamées, prenant fin quand le président du CDR
avait menacé de démissionner si on l’empêchait de se pourvoir en cassation. Sarkozy revenu aux
affaires, à l’Elysée, un nouvel arbitrage était dans l’air."

Mais ces faits n’ont pas encore été rappelés aux lecteurs de Libé. Interrogé par @asi, le chef du
service Economie Grégoire Biseau, explique que "le 11 juillet, dans l’urgence, nous avons surtout
cherché à rappeler les faits de la manière la plus claire possible, et nous attendons la dernière
réunion du tribunal arbitral, le 24 juillet pour revenir sur toutes les zones d’ombre".


Car il reste un dernier épisode à écrire au feuilleton. Et il devrait être encore plus bénéfique à
Bernard Tapie.

Dans son édition du 14 juillet, Le Monde expliquait que "les chiffres officiels annoncés vendredi
ne reflètent pas totalement la vérité. (...) Les 240 millions d’euros arrêtés par le tribunal
arbitral doivent encore prendre en compte le calcul d’intérêts qui courent depuis... 1994, soit
une somme qui pourrait donc en principe presque doubler. Les termes de la médiation ont d’ores et
déjà fixé un plafond indemnitaire à 480 millions d’euros". Ces éléments seront examinés le 24 juillet.

Le 16 juillet, Le Figaro confirme l’information. Selon les estimations, Bernard Tapie devrait donc
toucher personnellement, une fois ses diverses dettes et impôts réglés, entre 20 et 40 millions
d’euros.

Dans le milieu politique, l’affaire commence à faire du bruit. Le président socialiste de la
commission des finances de l’Assemblée, Didier Migaud, a annoncé le 16 juillet qu’il organisera à
la rentrée "une série d’auditions" pour comprendre pourquoi la justice a été dessaisie au profit
du "tribunal arbitral" privé.

Et dès vendredi 11, François Bayrou affirmait qu’"un jour dans ce pays il y aura une révolte
civique". Le 17, il a récidivé de façon plus dure, lançant que "chaque fois que Nicolas Sarkozy a
été soit au ministère des Finances, soit à la présidence de la République, comme par hasard des
protections se sont déclenchées à l’endroit de Bernard Tapie".
La concurrence pour l’électorat centriste entre le Modem et le Parti radical de Gauche, ancienne
formation politique de Bernard Tapie, n’est peut-être pas étrangère à cette prise de position.
Jeudi 17, Bayrou s’en est d’ailleurs pris explicitement au PRG, dont le ralliement à la réforme
des institutions voulue par le chef de l’Etat a suivi de peu la nomination au Conseil d’Etat de
Jean-François Hory, son ancien président.

Et nos jités, ceux qui ont si bien raté le train lors de la révélation de l’affaire, la semaine
dernière ? Le coup de gueule de Bayrou a été évoqué... par le 12/13 de France 3 le 17 juillet.
Pour les autres, il faudra encore patienter.

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Oui France = république bananière


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