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Commentaire de Christophe

sur Burqa ou francité


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Christophe Christophe 19 juillet 2008 12:33

@JL,

Bon, les Lumières opposées à l’obscurantisme.

Est-ce si évident ? J’ai travaillé, il y a quelques années, avec un un auteur d’Agoravox sur un sujet épineux, suite à un de ses articles : Et si nous n’étions que des théocraties travesties ?

Nous avons commencé a étudié l’ensemble des constitutions et textes fondateurs des nations occidentales, nous basant sur l’histoire de chacune de ces nations en appliquant des notions complexes comme les réflexes pavloviens inhérents aux cultures du moment pour en mesurer soit une distantiation ou une rupture vis-à-vis de la dominance religieuse millénaire. Si nous n’avons pas pu terminer ce travail (P. MURCIA est décédé récemment), il n’en reste pas moins que les traces des préceptes religieux sont visibles dans l’approche démocratique occidentale.

Si nous ne pouvons exprimer que la philosophie des Lumières est un obscurantisme, nous pouvons cependant l’approcher comme un substitut dogmatique compensant le dogme religieux dominant. Il faut cependant souligner que l’introduction de la perspective par les Lumières a permis de prendre des distances au regard de la croyance religieuse. Mais je n’irais pas jusqu’à exprimer que les Lumières ont respecté le propos de Wittgenstein : Tout ce que le philosophe peut faire, c’est de détruire les idoles. Et cela ne veut pas dire en forger de nouvelles.

Mais bien entendu, comme la vérité est opposée au mensonge et à l’erreur. Mais selon André Comte Sponville"les sophistes croient que rien n’est vrai".

Il faut être méfiant envers la notion de vérité. Si elle est pertinente dans les approches formelles pour démontrer les caractéristiques vérifiables, elle devient impertinente dans les domaines où les approches formelles ne permettent pas de faire une vérification, sont indécidables. La vérité est un absolu, une caractéristique vraie se vérifie universellement dans l’espace et dans le temps, dans l’ensemble des contextes dans lesquels elle s’applique.

Et pour les pragmatiques, je ne parle même pas des opportunistes, est vrai ce qui est efficace. Mais ce qui est efficace pour un capitaliste financier ne l’est pas pour un travailleur !

Et là, vous entrez de plein pied dans le relativisme ; ce qui se vérifie pour l’un ne se vérifie pas pour l’autre. Est-ce une vérité ? Une vérité ne tient pas si il existe un et un seul cas qui la contredit.

Pour chaque individu, la vérité est éphémère. Si nous devons fixer nos schémas mentaux pour permettre le raisonnement, il est indéniable que par le biais de la communication, les données d’entrée modifient les schémas établis, donnant naissance à une nouvelle vérité qui possède quelques nuances au regard de la dernière établie. Dire qu’il existe des vérités pour une même situation, une réalité, n’est pas dire qu’il n’en existe pas ! Cela ne signifie pas non plus que les diverses vérités sont égales puisque de toute façon elles sont incomparables (sans émettre un jugement de valeur déterministe). L’intérêt étant de savoir quels sont les raisonnements et les connaissances qui ont permis, à partir d’une même situation, d’aboutir à plusieurs interprétations.

Par contre, il va sans dire qu’il n’existe aucune vérité absolue !

Mais d’un point de vue psychologique, il est sans doute préférable de se mettre du côté de la vérité ; ce que nous pensons ne peut être que vérité ; cela stabilise mais cela obstrut aussi le raisonnement.


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