@JL,
Je ne pense pas contredire André Comte Sponville ; comme je pense l’avoir indiqué dans ma précédente intervention, chacun détient sa propre vérité ; le problème de l’universel consiste à exprimer qu’il existe une vérité absolue.
Ce qui pose problème est bien le raisonnement du particulier au général. Il existe une foultitude de vérités singulières, particulières, mais il n’existe pas de vérité générale. Si nous devions tenter de faire une synthèse de toutes les vérités singulières, il serait difficile d’établir une vérité unique qui englobe toutes les nuances, voire les contradictions, des vérités singulières.
Comme le signale, par ailleurs Habermas dans le propos que j’ai cité dans le premier message à Cosmic Dancer, avant de vouloir faire respecter les universaux aux façons d’être et de penser d’autrui, il faut s’assurer que les universaux ont été bâtis sur les bases de toutes les singularités auxquels nous appliquons les règles universelles.
Cela ne rejette pas le fait que nous avons tous un besoin d’équilibre pour avoir un raisonnement un tant soit peu rationnel. Nous nous référons toujours à notre propre connaissance du monde, chacun de nous raisonne ainsi. Il est impossible de se mettre à la place des autres, de raisonner avec leur connaissance du monde ; mais avant d’émettre un jugement sans appel, il faut tenir compte de cette différence fondamentale. Ce n’est pas reconnaître que votre interlocuteur ait raison ou tort, ce n’est pas aussi mannichéen, mais tenter de juger si le raisonnement, en fonction de ses propres connaissances du monde, est plausible. Vous remarquerez que nous nous éloignons du concept de vérité.