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Commentaire de Marc Bruxman

sur Population pucée : la VeriChip veut tuer l'homme


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Marc Bruxman 20 juillet 2008 02:03

Don’t panic !

La puce en question peut avoir autant de bonnes applications que de très mauvaises ! Comme c’est le cas avec la plupart des technologies.

Prenons le simple cas du dossier médical. Personne ne pourra nier que permettre au SAMU d’avoir accès à votre dossier médical si vous venez d’avoir un accident est une bonne chose. Cela améliore l’efficacité des secours et sauve des vies.

Par contre personne n’a envie que son employeur, un commercant ou toute autre personne qu’il n’a pas autorisé n’ait accès à ses informations médicales.

Je pars du principe dans la suite de ce commentaire que la puce est "multi-utilisateurs" à la maniére du pass navigo déja utilisé en ile de france (utilisé par la RATP, Vélib, les trains thalys et bientot par beaucoup d’autres)... C’est de toute façon nécéssaire, on ne va pas implanter 50 puces par personnes !

Les points à vérifier avant utilisation

La question concernant ces puces est donc :

  • Le porteur peut il autoriser ou refuser qu’un tiers écrive des informations sur sa puce ?
  • Le porteur peut il controler par qui les informations stockées par un tiers sont lisibles. Le but c’est justement de permettre à votre médecin d’écrire effectivement sur la puce, d’autoriser le samu ou d’autres médecins à les lire, mais d’interdire à votre employeur de lire ces informations.
  • Le porteur a t’il droit d’accès et de rectification sur les données inscrites dans sa puce ?
Si la réponse à ces trois questions est oui, l’avenir n’est pas si sombre. D’autant que la loi informatique et liberté fournit déja les outils juridiques qui seraient applicables à ces puces en l’état. Les amendements à réaliser à cette loi restent donc limités. Ce qu’il faudra par contre faire c’est étendre le pouvoir de controle de la CNIL pour surveiller qu’il n’y a effectivement pas d’abus.

Les utilisateurs "entreprises" voudront aussi la confidentialité

L’autre point "optimiste" c’est que les entreprises qui vont utiliser le système vont également tenir à la confidentialité des informations stockées sur la puce. Imaginons par exemple que Carrefour décide d’ouvrir un programme de fidélité et stocke des données sur la puce du client. Du point de vue du client c’est assez peu différent des programmes de fidélité actuels type "carte pass" qui stockent déja des données sur vos achats. On peut juste imaginer qu’une lecture sans contact lors de votre passage au caisses et une sécurité accrue intéresse carrefour. Jusque la rien de bien inquiétant. Par contre, vous ne voulez pas que votre boss (ou quiquonque) puisse consulter la liste de vos achats chez carrefour ! Mais la bonne nouvelle c’est que Carrefour non plus ! Parce que carrefour ne veut pas qu’Auchan (par exemple) se saisisse de ses données. La dessus, le pouvoir économique va en partie dans le sens du consommateur. Et il ne reste plus qu’à interdire la revente de fichier sauf accord du client. La CNIL le permet déja.

Cette technologie est surement déja dans vos poches

Si vous êtes franciliens vous utilisez surement déja tous les jours le "pass navigo" dont la technologie est relativement proche de celle de la puce présentée, notamment dans son aspect "consultable à distance" et dans son aspect "multiservices" (bientot vos places de concert sur navigo et déja vos billets de train Thalys).

Vous avez également en poche votre carte vitale avec votre dossier médical.

Et dans de nombreuses entreprises et sites industriels, la carte d’accès des salariés ne donne accès qu’à certaines parties du batiment tout en enregistrant vos allées et venues.

Par rapport à ce qui existe déja cette puce change donc uniquement :
  • La miniaturisation.
  • La connexion "physique" avec le porteur (plus de risque de perte ou de vol). (Concernant d’ailleurs les amputations, la technologie existe chez les militaires pour détecter ce type d’arnaques. Lors de la biométrie par empreinte digitales, vous pouvez toujours couper le doigt d’un général, vous n’aurez pas accès au batiment car la machine détectera que le doigt est mort).
Enfin des technologies RFID similaires mais concues pour être intégré au téléphone mobile sont en cours de tests par plusieurs géants des télécoms. Le but : concurrencer le navigo pour les titres de transports, et les places de spectacles voir à terme beaucoup plus si affinités.

Des technologies similaires pour la monétique sont également en préparation dans le but de remplacer l’argent liquide (à la maniére de moneo mais sans les multiples inconvénients de moneo).

En résumé, don’t panic et pour agir, allez surtout voir vos députés pour que la loi informatique et libertés soit enfin respectée et couvre ses puces. Si elles sont utilisées correctement, elles pourront en effet constituer un outil très pratique...



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