à Yohan, Vincent Perrier-Trudov et quelques autres
a) il y a un matraquage depuis quelques semaines pour dire que cette réforme est ce que demandait la gauche depuis des années, c’est faux, c’est un mensonge éhonté :
- d’abord parce que les négociations de mai - juin ont clairement fait apparaître 5 demandes claires de l’opposition, toutes jetées à la poubelle par M Sarkozy et son gouvernement
- ensuite parce que c’est pour l’essentiel se payer de mots. Ainsi du fameux rééquilibrage en faveur du parlement, avec un partage sur la gestion de l’ordre du jour.
b) En effet, tout depuis 2002, depuis que l’élection législative sert en pratique à donner une majorité au président élu, montre que le parlement est - surtout si la majorité est à droite car alors cette majorité contrôle aussi le sénat - à la botte du gouvernement. Avez-vous observé l’actualité législative ces dernières années ? Le groupe majoritaire a le droit de s’amuser sur des points secondaires. Dès que l’exécutif estime qu’il s’agit d’une affaire importante il y a des rappels à l’ordre sévères, voire du chantage et des menaces.
Alors les changements cosmétiques qui viennent d’être votés changeront-ils la pratique politique ? On se demande comment ils le pourraient. Ce seront de nouveaux droit sur le papier, pour un parlement obéissant de toute manière.
Ah si, il y a un changement significatif : l’opposition ne pourra plus engager de bataille d’amendements sur un projet de loi, la majorité pourra l’étouffer au bureau de l’assemblée.
Le seul cas de renforcement du parlement ce sera lorsque la majorité à l’assemblée sera faible et de gauche, comme le gouvernement Jospin de 1997 à 2002. Le gouvernement devra alors composer avec un système instable à l’assemblée et l’opposition de droite au sénat.
C’est sûr que les députés de gauche devraient remercier M Sarkozy pour le progrès démocratique qui leur est promis....