Sur ce que retient l’histoire, je modèrerai votre point de vue par trois exemples : le gaullisme, le socialisme, l’écologie politique. En dehors de de Gaulle, ces courants de pensée sont plus "parlants" pour les citoyens que bon nombre des leader politiques qui les ont incarnés.
Ensuite, vous faites un amalgame malheureux entre indépendance et opposition. C’est d’ailleurs ce que je dénonce dans mon billet, sur une démocratie française infantile.
On peut être dans la majorité en restant indépendants, comme le montre - avec fort peu d’exposition médiatique il est vrai, le Nouveau Centre.
Et on peut être dans l’opposition et être soumis, comme le montrent Manuel Valls et ses amis. Etre obligé, par son parti de voter contre alors qu’on est pour - et par là-même, obliger ceux du camp d’en face qui sont contre à voter pour, est la preuve même de cette culture de l’affrontement et de l’absence de compromis qui nous mine.
Quand on négocie, on commence d’abord par se poser la question de ce qu’on est en mesure d’obtenir, en fonction de sa force. Le Nouveau Centre, avec 24 députés, ne pouvait pas espérer obtenir énormément. Il s’est battu, et a obtenu un bon début de règle d’or budgétaire, ainsi qu’un début de référendum d’initiative populaire.
Tout va se jouer dans la manière dont seront appliquées ces nouvelles dispositions constitutionnelles.
Mais lorsque l’on est dans une opposition systématique, on ne peut rien obtenir, à part une victoire ou la mort. C’est binaire, et profondément contre-productif. On le voit pour le PS qui est en train de se déchirer de plus belle. On ne le voit pas avec Bayrou, qui s’est déjà brouillé avec tous ceux avec qui il pouvait le faire...

Il ne lui reste que Lassalle, mais comme lui aussi s’oppose à tout et à tous, il n’y a guère de risques.