que m’importe Peyrelevade dans cette histoire. Et au lieu de dire n’importe quoi voici la réalité de cette affaire du Crédit Lyonnais et de Tapie :
En juillet 1990, alors au faîte de sa gloire d’entrepreneur, Tapie rachète 78% d’Adidas pour près de 1,4 milliard de francs, intégralement financé par les banques et principalement le Crédit Lyonnais, entreprise publique. Deux ans plus tard, la société est dans une situation périlleuse. Ses banquiers allemands assurant son fonds de roulement menacent de lui couper les vivres, à moins de changer le management et d’effectuer une grosse augmentation de capital. Au même moment, les premiers remboursements du prêt du Lyonnais sont exigibles et l’homme d’affaires n’a pas de quoi les rembourser.
La banque publique a obéi aux injonctions de l’Elysée qui, voulant soutenir un allié politique, a financé au-delà du raisonnable un groupe en faillite. Quitte à franchir la ligne jaune du droit. Tapie est un escroc, qui a masqué sa déroute financière. La justice l’a d’ailleurs mis en liquidation judiciaire, lui et ses sociétés en 1995. Il doit payer sa dette à l’Etat, qui a récupéré les actifs pourris de la banque au sein du Consortium de réalisation (CDR). Il faut laisser faire la justice, dont les dernières décisions, en 2005 et 2006, revenaient à mettre les compteurs à zéro et à le laisser sur la paille.
Alors Tapie nous fait mourir de rire quand il déclare qu’il nous enrichit. En fait il n’a absolument pas financé l’achat d’Adidas. Il n’a pas mis un flèche. Il achète avec l’argent d’une banque publique une société qu’il va moyennement bien et qu’il met plus mal encore. Adidas risque la faillite. L’Etat français le soutien contre toute règle bancaire. Le CVL trouve dans ces conditions un acheteur en ayant pris d’abord les risques de prêté à Tapie ensuite avec un accord avec Dreyfus. En effet Dreyfus avait une option d’achat mais si l’entreprise ne se redressait pas tout était pour le CL. Alors où ce Tapie-là a-t-il était escroqué ? Il achète sans argent une entreprise qu’il coule, trouve grâce au Lyonnais un acheteur au passage lui permet une plus value de quelques dizaines de millions pour un prix qui à l’époque est très bon selon ce qu’il dit et écrit. Ensuite ceux qui redressent et financent cet achat devraient partager avec lui la plus-value on croit rêver. C’est comme si l’acheteur d’un canasson pendant deux ans ne le nourrit pas, ne l’entraîne pas et ne gagne aucune course, canasson qu’il a acheté avec l’argent des autres. Ceux qui lui rachètent le canasson le nourrissent, l’entraînent et lui font gagner des courses et l’ancien propriétaire vient réclamer sa part des gains gagnés. Personne au monde n’accepterait de lui donner un radis.
Il va toucher d’une part 240 000 millions d’euros contre 217 millions de dettes soit 13 millions pour lui plus les intérêts de part et d’autre. C’est à dire que si les intérêts sont équivalent il faudra multiplier cette somme de 13 millions. Ce à quoi s’ajoute 45 millions de dommage, une somme hallucinante et qui est contraire au jument en diffamation que Tapie a perdu.
Maintenant un autre éclairage sur tapie et sa manière de gagner de l’argent. Voici un résumé de l’affaire Testut par l’expansion :
La société Testut radiée de la Bourse de Paris ; Bruno Flocco, son ancien PDG, mis sous les verrous pour abus de biens sociaux ; plusieurs commissions rogatoires en cours ; un avocat qui accuse Bernard Tapie en jurant que son client ne sera pas le seul à porter le cha-peau : tous ces ingrédients font du dossier Testut la grande affaire judiciaire de l’automne. Selon Me Jacques Lammens, le défenseur de Bruno Flocco, c’est elle et non l’OM qui fera tomber Tapie, entraînant dans la tourmente Elie Fellous, président et directeur financier de Bernard Tapie Finance (BTF), lui aussi mis en examen début août pour faux, usage de faux et abus de biens sociaux.
Egalement placés sous contrôle judiciaire, l’un des avocats de BTF et Alain Soury, administrateur du groupe de Bernard Tapie.
Au centre de l’affaire : les liens entretenus par Testut avec l’ensemble de la nébuleuse Tapie. Tout commence quand, incarcéré à la suite d’une plainte contre X à propos d’allers et retours anormaux entre Testut et la société Trayvou, autre filiale de BTF, Bruno Flocco lâche des indications sur les circuits financiers liant entre elles les affaires de Tapie. Dans un entretien accordé à Minute le 25 août, il accuse même Tapie d’avoir financé grâce à Testut la campagne d’Energie Sud, sa liste électorale, et transféré des fonds au profit de l’OM.
Aujourd’hui, la justice peut plonger directement dans les profondeurs d’un système qui a permis à Bernard Tapie d’aspirer la trésorerie des sociétés qu’il a rachetées. En se bornant à un seul exemple - Testut - et en détaillant les opérations comptables d’un exercice bien précis - 1985 -, on dispose désormais d’éléments suffisants pour démonter les rouages de la mécanique. Qu’on en juge.
Dès sa reprise par Tapie, Testut, petite entreprise de matériel de pesage, est vampirisée par le nouveau propriétaire. Mise en règlement judiciaire en 1983, elle fait l’objet d’un concordat qui lui permet d’étaler ses dettes. En 1985, année pourtant marquée par une perte de 18,8 millions de francs (pour un chiffre d’affaires de 227 millions), elle signe plusieurs contrats très généreux avec les sociétés en nom collectif de Bernard Tapie. Testut est ainsi invitée à verser 850 000 francs pour la prise en location-gérance de K|hn et Fléchel, dont Tapie est administrateur. Cette somme doit être revalorisée chaque année de 5 %. S’ajoutent 4,2 millions de francs correspondant à des rachats de stocks. Pour la location-gérance de la SIBPP, autre société du Groupe Tapie, Testut va payer une redevance mensuelle de 5 % du chiffre d’affaires, avec un seuil minimal de 60 000 francs, d’où - rien que pour 1985 - une facture de l’ordre de 1 million de francs, sans compter 160 640 francs d’intérêts sur soldes fournisseurs et 65 000 francs en règlement de la location d’une partie de ses locaux.
Terraillon aussi ferait bientôt l’objet d’une enquête Encore mieux : la SNC Tapie (contrôlée par Bernard Tapie et sa femme) refacture à Testut 1,29 million de francs de frais généraux et 738 225 francs d’intérêts sur soldes fournisseurs ; par ailleurs, elle se fait régler 75 000 francs par mois pour assistance dans le cadre du développement et de négociations diverses.
Ce n’est pas fini ! Toujours en 1985, les ponctions sur Testut continuent par l’intermédiaire d’un contrat en vue de la fourniture d’études et de la livraison d’un capteur. Montant : 18,2 millions de francs. Il faut encore mentionner des transferts de provisions de Trayvou vers Testut, des facturations de commissions sur des contrats avec l’Algérie, des perceptions d’intérêts sur des comptes clients, etc.
Reste à prouver si ce qui est vrai pour Testut en 1985 l’est aussi sur une longue période pour l’ensemble de la nébuleuse Tapie. C’est précisément l’objet des procédures actuelles. De son côté, la COB - qui s’est contentée jusqu’à présent de justifier la radiation de Testut de la cote par les conditions, inacceptables pour les petits actionnaires, dans lesquelles s’est faite la réduction du capital de cette société - ne cache pas qu’elle pourrait aller plus loin. La même démarche serait en cours concernant Terraillon, autre société du Groupe Tapie, mais, pour le moment, le gendarme de la Bourse se refuse à tout commentaire. Ce qui signifie qu’il ne dément pas.
Autant dire qu’un chapitre de l’histoire Tapie est sur le point de s’achever.
23/04 11:15 - Imhotep
1 cet article date de huit mois 2- l’article qui fait la une contredit complètement votre (...)
10/08 19:09 - JPL
à vivelecentre Vous avez le chic pour glisser à des questions périphériques (Eva Joly) en (...)
30/07 18:07 - vivelecentre
2 , je veux bien mais en quoi mon commentaire serait inexact ?
30/07 01:56 - vivelecentre
concernant Eca Joly , rien de très grave , rassurez vous , juste un rappel à l’ordre du (...)
29/07 21:01 - JPL
à vivelecentre Vous dites pour disqualifier son avis alors qu’elle est juriste et un (...)
29/07 20:51 - JPL
les trolls sarkozistes sont passés : mon commentaire est moinssé mais bien sûr pas de réponse (...)
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