Article intéressant.
« Nous avons certes le pouvoir de réagir aux crises, mais ce que nous sommes en train de rechercher ce sont les règles à instaurer pour réduire la probabilité des crises ».
Dans le contexte où cette phrase a été prononcée, il faut comprendre :
"Nous n’avons aucun moyen de réagir à cette crise, alors pour occuper la galerie, nous allons parler de la suivante dans 50 ans."
Se pourrait-il que les prix Nobel d’économie, les Médaillés Field et autres super matheux qui ont conçu les instruments à l’origine de la crise ne coopèrent pas à la conception de procédures de régulations appropriées ?
A l’époque où ils les ont conçus, ils n’y avaient aucun intérêt, puisqu’ils le voyaient comme du know-how privé.
Mais, sur le fond, je pense qu’ils en sont incapables - je sais, ça peut paraître énorme, mais LTCM a été là pour montrer qu’ils ne comprennent pas vite. Ils en sont incapables parce qu’ils croient avoir inventé une "martingale". En pratique, celle-ci ne consiste qu’à repousser le risque dans un évènement de plus en plus rare, mais sans en abaisser l’espérance mathématique. Cela engendre des crises de plus en plus "graves".
Ils en sont incapables parce que, comme beaucoup d’économistes, voire d’ingénieurs, ils reposent trop sur des modèles, et pas assez sur l’observation des faits, ie. la statistique. Et les modélisateurs et les statisticiens sont souvent mal à l’aise sur les événements rares, les "queues de distributions".
C’est ainsi que la loi mise promptement en œuvre cette fois après le scandale Enron a eu pour conséquence visible de décourager les entreprises honnêtes de rester cotées à New York en raison des dépenses causées par les nouvelles obligations.
C’est ce qu’elles disent. J’y crois moyennement. La SOx n’a pas un coût phénoménal. Elle a par contre une contrainte de transparence, vaguement gênante dans un contexte concurrentiel. Je pense surtout que le retrait de la cote a permis de masquer plus facilement les risques financiers et l’évasion fiscale.
Selon le principe comptable européen, il aurait suffi de déprécier le titre en proportion du risque réellement présent.
Voui, et c’est quoi le risque réel sur les subprimes ? Je me souviens d’articles sur AV disant qu’il ne saurait dépasser 150 G$. Ils s’appuyaient sur l’encours de prêts "à risque". Et c’était une analyse complètement fausse : en cas de baisse générale des prix, le risque vaut pour tous les prêts. La vraie évaluation du risque, c’est la solvabilité des ménages, mais la tracer est une usine à gaz monstrueuse, et aucun contrôle ne peut le vérifier. Et encore, on ne parle là que de produits plus ou moins réels... Quelle est la valeur comptable d’une future (d’une option de vente ou achat à terme) ?
Il est vrai que la compta US est procyclique et accentue les crises, mais elle ne les crée pas. Le vrai sujet, c’est les ratios prudentiels à la base. Et personne n’a encore inventé de ration prudentiel pour les futures. Ca permettrait d’ailleurs de se rendre compte qu’ils n’assurent pas grand chose, en termes d’espérance mathématique. Paulson va en inventer à un moment où il n’y a plus de crédit. Ca sera donc tout à fait dérisoire.
A titre anecdotique, je vous renvoie à une discussion avec un l’auteur de cet article :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=27993
en août 2007, et en particulier à ce post :
http://www.agoravox.fr/commentaire_static.php3?id_article=27993&id_forum=1481422
25/07 15:35 - fred
"les autorités américaines ont toujours été très laxistes sur les principes comptables, (...)
24/07 12:35 - Forest Ent
Article intéressant. « Nous avons certes le pouvoir de réagir aux crises, mais ce que nous (...)
23/07 12:01 - MagicBuster
En gros la France c’est pareil , les déficits sont publics et les bénéfices privés . . . (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération