« Pour vous répondre, oui, les gens ont le droit de s’autodétruire et personne n’a à les en empêcher. C’est mon opinion, libérale (au sens original du terme) au sens où la loi se limite à imposer de ne pas nuire aux autres. Pas à soi. Dans une société libérale, si on est de bonne volonté, on peut essayer de les aider. Mais les montrer du doigt et les interdire, c’est appeler à un ordre moral. »
Pour la première partie, je vous rejoins.
Le problème de la cigarette est que cela nuit aussi aux non fumeurs. L’interdiction de la cigarette est surtout motivée par la protection de ces derniers, il n’a jamais été question d’interdire la cigarette tout court donc on autorise les gens à « s’autodétruire ».
« Alors pourquoi mélanger le problème de la réglementation des restaurants avec celui du non respect de la réglementation existante ? »
La réglementation existant (loi Evin) est mal appliquée car souvent mal comprise : plus d’un restaurateur me dit : « on a choisi d’être un restaurant fumeur » or la loi Evin stipule qu’un restaurant doit avoir une zone non fumeur et dans le cas contraire, le restaurant doit être entièrement non fumeur. Une interdiction dans tous les restaurants éviterait ce malentendu.
De plus, il est aussi question de la protection du personnel des établissements où il y a beaucoup de fumeurs.
Cela est un autre argument en faveur d’une interdiction de fumer dans les restaurants, bars et hotels.
« Désolé si vous ne vous en rendez pas compte, et donc êtes choqué par les conséquences de vos actes dont vous n’êtes pas conscient »
Marrant, c’est ce que je pense des fumeurs : ils ne se rendent pas compte des méfaits et des gênes qu’ils causent.
« mais vous pratiquez la rhétorique plutôt que l’argumentation. »
Alors, sur ce point, je crois qu’on ne sera jamais d’accord.
La discussion a dévié vers la morale car vous étiez le premier a en parler, je vous cite :
« C’est plus facile d’exiger que l’autre arrête de fumer, plutôt que d’arrêter d’utiliser des moteurs au mazout, des solvants benzéniques dans l’essence, des produits chimiques dangereux dans les peintures, les revêtements de sol... tout ça on le fait pour travailler ou pour consommer, deux actes tout à fait encouragés par la bonne morale. »
Cet argument est une diversion : on parle d’interdire le tabac dans certains lieux pour protéger les gens et là, vous citez en vrac des sources de pollutions certes réelles mais qui ne sont pas inutiles comme le tabac.
Vous vouliez dire qu’il y a d’autres sources de pollution pour sous entendre que le tabac n’est pas important.
Je suis d’accord sur le fait qu’il est aussi urgent d’agir sur les différentes sources de pollutions (voiture, produits chimiques) mais ce n’est pas une raison pour ne pas remettre en question le tabac.
De plus, je ne vois pas le rapport entre l’utilisation de ces produits et la « bonne morale ».
Non, travailler et consommer, ce n’est pas « morale ».
Une discussion sur la morale serait sans doute passionnante , elle dépasserait le cadre de ce débat mais le problème de l’interdiction du tabac est une illustration intéressante des limites qu’on se fixe chacun dans nos actes.
« Maintenant, soyez honnête vous-même. Vous voulez vraiment échanger des arguments ? Vous ne pratiquez pas la rhétorique ? »
Oui, je veux échanger des arguments :
J’attends toujours la réponse à ma question :
feriez vous quelque chose qui nuirait à la santé des autres ? Ne pensez vous pas que cela est une limite à la liberté qu’on a « moralement ».
Je pense que si vous me répondez « non, on n’a pas le droit de nuire aux autres », vous seriez d’accord avec l’interdiction de fumer dans les lieux publiCs
Et dans le cas contraire,... ben si j’étais vraiment moraliste, je vous dirais que ce n’est pas « bien », etc mais cela ne vous changera pas autant, une morale n’a de valeur que pour soi mais c’est une contradiction de la morale qui devrait aussi être universelle.