Etre cadre n’a rien d’une "conception de soi-même", c’est, au sens le plus strict, une des catégories socio professionnelles de l’INSEE (soit 3 millions de personnes, en excluant les enseignants, les professions libérales et les chefs d’entreprise). Dans un sens un peu moins strict, ce sont toutes les personnes qui disposent d’un tel contrat de travail.
Croyez si ça vous chante que ces personnes sont au service de ces "salauds de capitalistes". Par contre, il me semble que vous assimilez un peu cavalièrement les cadres dirigeants avec les cadres non dirigeants : ceux que vous décrivez comme souhaitant l’augmentation de la productivité, etc. se comptent parmi ces derniers ! Les premiers subissent des situations parfois très dures, et ne sont pas réellement défendus.
Que certains soient des courroies de transmission zélées des dirigeants, je vous l’accorde, mais sont, je pense, beaucoup plus nombreux ceux qui n’ont pas voix au chapitre et qui subissent autant que tous les autres certaines décisions de leur direction !
Par ailleurs, j’aimerais beaucoup que vous disiez où se trouve Boboland, un tel pays aurait devant lui un grand avenir . Plus sérieusement, certaines catégories de diplômés dont il est dit qu’elles manquent en France (comme les ingénieurs informaticiens par exemple) peuvent facilement aller travailler ailleurs, pour un salaire supérieur, une charge de travail équivalente, un nombre de jours de congés aujourd’hui inférieur mais semblable demain. Ceci me semble être une menace pour le pays : pour maintenir à flots notre système de protection sociale, pour créer des emplois (la France ne pouvant rivaliser dans un modèle Low cost, il nous faut tout faire pour garder et faire venir sur le territoire des gens très qualifiés et faire en sorte de faire partager au plus grand nombre leur qualifications).
Enfin, je ne vois pas quoi il serait interdit aux cadres de critiquer fort les parachutes dorés, les pratiques scandaleuses des banques d’investissement (telles que celles mises à jour par la crise des subprimes, etc.). Selon ce raisonnement (et en le caricaturant un petit peu), il serait interdit aux être humains de critiquer les habitudes de leurs semblables au prétexte que nous sommes de la même espèce...