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Commentaire de Vinrouge

sur Lettre ouverte à Monsieur le Premier Ministre sur le temps de travail des cadres


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Vinrouge 25 juillet 2008 21:28

Monsieur Bob, (Tahiti Bob ? votre style est en tout cas ressemblant )

je pense que nous ne parviendrons pas à nous accorder sur ce qui définit un cadre. Je vous rejoins toutefois lorsque vous dîtes que le cadre ne se définit pas par sa fiche de paye (ce que je n’ai d’ailleurs jamais prétendu...). Je vais quand même essayer de trouver une définition moins polémique et plus rigoureuse que la votre : depuis l’application de la loi sur les 35h, schématiquement, est non-cadre celui qui a un contrat de travail avec une base horaire de 35h par semaine, et est cadre celui qui a un contrat de travail annualisé en jours.

En ce qui concerne la distinction entre cadres dirigeants et cadres non dirigeants, je ne faisais que réagir à ce que vous aviez écrit :en substance, vous aviez employé le verbe "souhaiter" devant "gains de productivité" et "baisse de coûts". Selon moi justement, la distinction entre le dirigeant et le non dirigeant est dans le souhait, pas dans la responsabilité, qui est bel est bien partagée !

Venons-en maintenant à votre passage sur Boboland : le smiley que j’avais ajouté ne s’est pas affiché... j’avais bien saisi la nature ironique de votre propos. Vous avez peut être contemplé des carrières d’ingénieurs informaticiens français, mais je ne pense pas, vu ce que vous en dîtes que vous ayiez vu beaucoup d’informaticiens indiens. Pour ma part, je travaille tous les jours avec eux... Ils sont excellents quand tout ce qu’ils ont à faire est parfaitement spécifié et décrit. Ils ne sont pas particulièrement productifs. En revanche pour l’innovation et les initiatives, ils sont très mauvais. Les projets informatiques se déroulant comme un projet de construction, avec un donneur d’ordre non spécialiste technique (la maîtrise d’ouvrage - MOA) et un constructeur (la maîtrise d’oeuvre -MOE), la MOE se doit de conseiller la MOA et donc de prendre des initiatives. Ceci impose donc à celui qui travaille avec des indiens de doubler certaines fonctions de la MOE ici et là-bas. Je pourrais vous parler de ce sujet qui m’occupe énormément ces mois-ci, mais je m’en abstiendrai ici... Comme je pense que vous ne me croirez pas, je vous invite à lire des interviews qui pullulent sur le Net, par ex. celle de Daniel Marovitz, un des patrons de l’informatique de la Deutsche Bank, http://www.silicon.com/research/specialreports/insideindia/0,3800013641,391 66363,00.htm). Chacun, indien et français a ses forces, ses mérites et ses faiblesses ! De toute façon, "informaticiens" ne veut pas dire grnad chose, car il recouvre un nombre très considérables de spécilités radicalement différentes (entre celui qui prend les appelstéléphoniques en cas de problème et doit être capable de trouver une solution, et celui qui supervise le bon fonctionnement des salles machines il y a tout un monde !!). Votre définition de l’informaticien correspond je pense au développeur, dont il est vrai qu’on en trouve des très bons en Inde, mais là encore, pas pour toutes les spécialités... (si vous êtes familier avec ces choses là, vous en trouvez de très bon pour le Java, le C++, le PHP, etc. par contre il n’y en a que très peu pour l’ABAP - langage de SAP, solution de gestion très répendue).

Ce que vous dîtes sur l’ingénieur est vrai mais incomplet : certes, on cherche soit celui qui apporte de la plus-value, soit celui qui coûte le moins cher, on cherche aussi celui qui existe ! Et d’autre part, n’oubliez pas que la plus-value pour une entreprise peut aussi être représentée par l’accessibilité au marché : une entreprise vendant peu dans un pays peut être tentée de s’y installer pour se faire connaître et apprécier (c’est par exemple un des moteurs qui a poussé Toyota à s’installer à Valenciennes...).
Une des raisons qui font que les délocalisations ont du succès, c’est aussi l’accessibilité de certaines spécialités insuffisamment représentées dans le pays d’origine.
Pour vous convaincre que les délocalisations ne sont pas dues au coût seulement, lisez ceci : http://www.management-issues.com/2007/5/11/research/offshoring-not-a-cost-costing-panacea.asp puis naviguez là, il y a plein de choses intéressantes http://www.mckinsey.com/mgi/publications/emerginggloballabormarket/Part1/In dex.asp

Je vous souhaite une excellente soirée acommpagnée peut être d’un petit peu de vin rouge !


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