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Commentaire de Syrius

sur Le bégaiement déplacé d'Henri Guaino sur l'homme africain


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Syrius Syrius 29 juillet 2008 01:07

Les propos de Gaino ne sont pas entièrement absurdes, mais ils manquent de discernement. Disons qu’il oublie que toute l’Afrique n’est pas uniquement folklorique.
Cependant, il existe effectivement un autre modele de société traditionnel , marqué par le folklore et qui est l’élaboration d’un mode de vie intrinsèquement lié à la terre et aux traditions ; la terre ainsi est la source de la richesse, de la nourriture, de la vie, de la spiritualité et de la mort des hommes qui y vivent, la travaillent, la cultivent, ou y enterrent leurs morts. A ce titre, il n’y a effectivement pas de linéarité, mais un rythme de vie, une culture, un folklore, profondément lié à l’attachement à la terre et à l’élaboration du mode de vie qui lui est directement lié.

Ne nous leurrons pas, ce mode de vie existe. Maintenant, nous devons aussi nous demander s’il s’agit d’un déficit ou d’une différence, selon la classification chère à Noam Chomsky (periode linguiste). A priori, il semblerait que le discours de Sarkozy le voie comme un déficit, le referentiel standard choisi etant celui de la civilisation occidentale. Ou alors on peut le voir comme une simple différence, et se demander comment harmoniser au mieux les interets de chacun sans vouloir imposer une vision, finalement inspirée du colonialisme (qu est ce que le colonialisme - premier - sinon vouloir imposer la "bonne vision" occidentale comme modèle de développement ?).

Pour moi le problème ne vient pas forcément tant de la formulation de la phrase (bien qu’elle soit vraiment horriblement maladroite) mais plus dans le renvoi à d’une part un referentiel occidental de développement (idée du déficit) et d’autre part, à une volonté de changement axiomatique des sociétés africaines traditionnelles. Je crois que nous n’avons pas le droit d’imposer (au nom d’un modele economique ou politique) à des populations qui ne l’ont pas choisies, qui ne l’ont pas souhaitées, qui ne l’ont pas conceptualisées parceque ce n’est pas issu de leur propre développement, un modele economique et social. Aider les pays et les peuples qui le veulent à faire evoluer leur pays en fonction des aspirations locales, oui, très certainement. Mais pas plus.


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