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Commentaire de Bertrand Damien

sur Unik d'Orange : un pas de plus vers la fin de la vie privée ?


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Bertrand Damien Bertrand Damien 7 octobre 2006 13:50

Pour continuer sur ce comentaire de JP An Alre : « Pour revenir à BD, il cite ce professeur Allemand au nom immémorisable qui à beaucoup travaillé sur SIP. Je pense qu’on ne peut reprocher au monde académique d’explorer toute sorte de possibilitées. Il est certain qu’un monde sans intelligence dans le réseau ne permet pas à un opérateur traditionnel d’exister. »

Shulzrine est américain, pas allemand. Les technologies immatures et irréalistes par défaut de compétence, ce qui est le cas de Shulzrine en matière de téléphonie, il vaut mieux que ça reste dans l’université, au lieu de faire une croisade qui a amené sur la paille un bon paquet d’entrepreneurs.

Vous ne voyez pas le vrai problème parce que vous n’avez jamais regardé un call flow un tant soit peu complexe. Sans intelligence dans le réseau, il n’y a pas d’opérateur de service tout court. Et sans réseau, et donc sans « opérateur traditionnel », il n’y a tout simplement rien. Le fantasme de l’opérateur « asset-less », c’est à dire un opérateur de service pur, sans infrastructure, a fait long feu. Il est mort entre 2000 et 2002. Le dernier survivant de ce fantasme, Vonage, est en pleine débacle boursière.

La France en est le plus vivant exemple : c’est ceux qui ont investi sur l’infrastructure de réseau qui s’en sortent. Free l’a compris très vite, en entrant en bourse pour lever les capitaux nécessaires au financement de son propre backbone, et surtout, de ses propres DSLAM ADSL pour dégrouper. Tous les autres font pareil, et le dernier ISP sans infra, AOL France, est moribond d’un point de vue stratégique, en perte de vitesse d’un point de vue commercial, et sur le point d’être racheté (Neuf semble le mieux placé). Je connais personnellement d’Assaro, son PDG. Il n’avait pas voulu suivre l’exemple de AOL Allemagne, pour qui j’avais développé le business model financier. D’Assaro n’avait pas les moyens. AOL Allemagne regagne du terrain, et a déployé une architecture VoIP centralisée, comme les autres, après avoir mis à la poubelle 3 ans de développement interne VoIP non centralisé... qui n’a jamais marché, parce que ça ne peut pas marcher pour les call flows complexes nécessaires à des services à vraie valeur ajoutée pour l’usager.

Vous faites la même erreur que tous ceux qui pensent que les communications vocales quasi temps-réel, c’est comme n’importe qu’elle autre applications internet de niveau 3.

Commencez d’abord par vous interroger sur ceci : comment résoudre la question de l’adressage (d’un répertoire téléphonique, pour faire simple) dans un terminal client, sans call control et base de données centralisée, quand vous avez potentiellement un peu plus d’un milliard de terminaux susceptibles de communiquer avec vous ? Vous les mettez dans votre client Skype, ces numéros ? Vous gérez comment les millions de numéros qui se créent, disparaissent, ou changent chaque jour ? Et ça, encore, c’est la partie la plus basique du problème.

Voyez-vous, les communications temps réel, c’est beaucoup, beaucoup plus compliqué que le web.


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