Malheureusement, pour certains types de journalisme comme celui d’investigation, un journaliste doit être épaulé par une équipe et souvent un employeur qui a les reins solides et qui peut résister aux pressions. Je pense en particulier au documentaire "Death on the Rock" de la chaîne Thames en Angleterre, qui a révélé la politique "shoot to kill" contre l’IRA à Gibraltar en 1988. Les témoins ont été intimidé, vilipendé dans la presse britannique qui a tenté de les discréditer, le gouvernement est intervenu pour faire interdire le programme et Thames a ensuite perdu sa franchise avant de sombrer définitivement. Une enquête qui avait été ouverte a reconnu certaines erreurs factuelles, mais aussi la validité du documentaire.
En cela le journaliste internaute peut difficilement créer l’actualité, seulement la relayer et la diffuser plus largement. En outre, deux grandes agences de presse, Reuters et AFP se partagent la part du lion, et limitent le pluralité de l’information.
La situation en France et en Europe du journalisme fait un peu oublier ce que le métier a de noble et de dangereux. Au Mexique, chaque année, dizaines de journalistes, rédacteurs sont assassinés parce qu’ils enquêtent sur la corruption des élus locaux. C’est la même chose dans d’autres pays. Parce que pour ces journalistes, le métier est encore celui d’informer et non pas de former les opinions, et les risques sont considérables.