Les Instituts de sondage n’ont aucun risque de crédibilité à favoriser leur client lors de la production des résultats. A vrai dire c’est même, tacitement, exactement leur travail que de produire des "bons résultats". Surtout lorsque les methodes de sondages sont employées à des fins de communication politique.
La clé de voute des sondages politiques, les fameux redressements qui changent radicalement les résultats finaux par rapport aux résultats bruts, est considérée comme un secret professionnel. Les sondeurs parlent d’expertise et de véritables scientifiques parleraient de boites noires construites au pifomètre. Aucun controle, aucune vérification par qui que ce soit.
Aucun risque qu’un institut démente les resultats d’un concurrent car, au vu de la pauvreté scientifique de la chose, ils n’auraient d’autre argument que de s’attaquer à la valeur même des sondages. En effet puisqu’ils ont tous les mêmes pratiques attaquer le voisin reviendrait à scier la branche sur laquelle ils sont assis.
S’agissant de la convergence des résultats entre instituts, ma foi, quand elle existe on la montre comme preuve de la valeur et quand elle n’est pas là on n’en parle simplement pas ... On dit que les sondages en politique ne sont pas une science exacte (alors qu’on ferait mieux de dire que ce n’est exactement pas une science).
Au final, Celui qui choisi de publier les résultats n’est pas l’institut mais le client qui paie pour le sondage.
La notion d’idépendance pour un institut est toute relative, surtout en politique ou les sondages sont objectivement plus efficaces pour orienter l’opinion collective (si une telle chose existe) que pour la décrire. Si la personne qui finnance le sondage à un interet à ce que le résultat soit orienté dans un sens il y a alors toutes les chances pour que le biais soit là à tous les niveaux :
- methodologie : par des redressements fumeux qui de toute façon ne seront vérifiés par personne.
- vérifications : un résultat négatif pour le client est revérifié en interne jusqu’à ce qu’on trouve l’erreur (ou qu’on trouve un pretexte pour "redresser les résultats") alors qu’un résultat positif ne passera pas les mêmes filtres.
- interprétation : à supposer que les chiffres aient un sens : passer de 36 à 40, c’est remonter un peu ... très peu ... (en dehors de l’intervalle de confiance donc ça ne veut rien dire) mais c’est surtout rester bas...très bas ... significativement plus de la moitié ne sont pas contents.
Ceux qui attribueraient encore la moindre valeur scientifique aux sondages sous pretexte qu’ils contiennent des chiffres seraient bien inspirés de lire "L’ivresse des sondages" d’Alain Garrigou. C’est, certes, très orienté mais également très bien construit et documenté. Pour le coup, sont étude autour des sondages est, elle, très scientifique.
à bon entendeur,
ndnm.
PS : mon commentaire est aussi affirmatif que si je connaissais la chose de l’interieur...
affirmatif !