@ jimd et l’auteur
Je suis désolé si je me suis mal exprimé, mais le sujet traité par l’article est compliqué, a fait l’objet de bibliothèques entières, et est difficile à traiter dans un thread. Merci en tout cas à tous deux pour cette discussion intéressante, dont je regrette qu’elle ne puisse être conclusive, mais qui a un clair intérêt illustratif.
@ jimd
Oui, bien sûr, un prêt est une création monétaire, mais je réagissais à l’argument de l’auteur, consistant à dire que ce prêt n’existe qu’en contrepartie d’une "safety", d’une richesse matérielle existante, n’est au fond qu’un échange, une conversion de matériel à immatériel. L’auteur suppose que ce raisonnement pourrait s’étendre à des revenus futurs qui seraient totalement certains. Je suis d’accord avec vous pour dire que c’est un peu tiré par les cheveux, mais j’ai accepté implicitement cette hypothèse.
Et c’est là que le "risque" intervient. Si l’avenir était certain, la création monétaire ne serait pas un sujet, puisque toutes les attentes convergeraient vers cette certitude, et la quantité de monnaie en découlerait de manière déterministe.
En très résumé, la quantité de monnaie mise en circulation est une hypothèse sur l’avenir. Par exemple, une "relance keynésienne" ponctuelle est un pari sur le fait qu’un accroissement ponctuel de la demande va enclencher un cercle vertueux demande-offre-emploi-demande. Pour Friedman, une quantité voisine de celle qui est consommée par la croissance est neutre et toute autre est nuisible. En un mot, le dosage du crédit est bien une politique monétaire.
@ l’auteur
Comme dit ci-dessus, en admettant votre hypothèse selon laquelle les banques ne matérialiseraient par le crédit que des certitudes, la manière dont elles évaluent l’incertitude devient une politique monétaire. Je suis d’accord avec vous sur le fait que j’ai rédigé ce post en anticipant sur les "déréglements des subprimes", mais ils me semblent consubstantiels au système. Je suis en tout cas très curieux de savoir comment vous allez expliquer avec votre raisonnement le fait que l’absence de ratios prudentiels a permis la catastrophe. Comment les ratios prudentiels auraient-ils pour effet de limiter la création monétaire si le crédit n’était pas de la création monétaire ?