"Dès lors, ce n’est pas tant le rôle et la nature de la monnaie que vous remettez en cause, ni même le rôle et la fonction des banques, mais la manière dont les banques assument ce rôle aujourd’hui."
Soit. Mais il faut aussi voir l’effet des proportions : la glace, l’eau liquide, ou la vapeur d’eau, c’est toujours de l’eau... mais les propriétés physiques changent singulièrement. Aujourd’hui, il y a, paraît-il, 13 000 milliards de dollars qui se baladent dans le monde hors des Etats-Unis, soit une dizaine de fois le budget US, et une spéculation sur les matières premières et singulièrement sur le pétrole qui ne permet plus de distinguer clairement entre ce qui relève de la spéculation classique liée à la rareté de composants indispensables à la production et ce qui relève de la crise de confiance dans le dollar. La masse des subprimes représente un potentiel de faillite supérieur à une année de PIB aux USA. Les Echos ont produit un article cette semaine indiquant que le 1er constructeur automobile US et du monde avait mangé 15 milliards $ depuis 6 ans, et qu’il affichait pour rassurer (on se pince...) ses 21 milliards $ de cash... Je ne veux pas faire de catastrophisme, mais simplement dire qu’il va être difficile de raisonner les victimes dans les mois à venir. Toutes les crises ont besoin de bouc-émissaires, et là on va voir qui est dans le front office et qui est dans le back office du capitalisme : les banques et les fonds de pension vont avoir du mal à se cacher dans le back office.