Derrière le sigle SMIC, 2,3 millions de personnes dont "la paye" dépend de cette institution, soit 15% des salariés smicards en France (contre 8% en 1991). (chiffres Insee 2005).
Sous le vocable "smicards" on désigne une population hétérogène. Aujourd’hui, le tertiaire se taille la part du lion, en commençant par le commerce de détail, l’hôtellerie, la restauration. Côté industrie, c’est l’agro-alimentaire qui utilise le SMIC le plus couramment.
Autres caractéristiques : les femmes sont deux fois plus souvent payées au SMIC que les hommes. Sur 10 employés au SMIC travaillant souvent dans de moyennes ou petites entreprises, 4 sont à temps partiel, souvent en CDD, avec travail le samedi ou la nuit.
Pour les auteurs de ce rapport, la remise en question du SMIC se justifierait parce que le salaire minimum ne protège pas contre la pauvreté. Il serait même « symptomatique qu’il n’y ait pas eu de baisse significative du taux de pauvreté en France depuis une douzaine d’années malgré la hausse importante du SMIC ». Un argument spécieux, puisque le taux de pauvreté aurait probablement explosé si le SMIC n’avait pas joué son rôle de filet de sécurité.
Ce rapport doit être pris pour ce qu’il est : une commande du gouvernement destinée à légitimer la déréglementation tous azimuts du droit du travail qualifiée de "réformes indispensables"