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Commentaire de Philou017

sur Les fantasmes de la création monétaire (1/4)


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Philou017 Philou017 8 août 2008 11:24

Petite conclusion :

Depuis que la monnaie n’est plus gagée sur l’or, elle n’existe plus que sous forme de crédit. L’argent qui circule dans la communauté mondiale n’est que la différence qui existe entre la masse de l’argent prêté et celle de l’argent remboursé ; chaque jour de nouveaux prêts consentis viennent grossir la masse monétaire, chaque jour des crédits sont remboursés, partiellement ou totalement et font diminuer d’autant la masse monétaire. Alors imaginez… Imaginez que tout le monde, particuliers, entreprises, collectivités locales et Etats décident pour en finir une bonne foi, de rembourser l’intégralité de leurs dettes. Et bien, selon le principe que nous venons d’ énoncer, il n’y aurait plus un sou vaillant sur cette terre. Plus encore ! Nous serions dans l’impossibilité de le faire car, par le biais de l’intérêt, il nous est demandé de rembourser plus que ce qui a été mis en circulation !

Comprenez-vous maintenant les « vraies raisons » de l’invitation à la « croissance » déclinée sur tous les tons et répétée tel un mantra ? Comprenez-vous aussi pourquoi, au lendemain (ou surlendemain ?) du 11 septembre 2001, dans l’un de ses premiers discours, G.W Bush a déclaré : « il faut soutenir la consommation… ayez confiance ! » Eh oui, si la confiance disparaît, on est beaucoup moins enclin à s’endetter, donc moins de crédits… moins de masse monétaire… On ne peut plus rembourser les échéances à moins de s’appauvrir… et c’est tout le système bancaire et économique qui s’écroule ! Pour enfoncer le clou, il a aussi fait diminuer les taux d’intérêts histoire de « pousser à la consommation ».

Voilà en quoi l’intérêt est créateur de monnaie. Mais c’est bien là « son moindre défaut ». Les « dommages collatéraux » qu’il provoque, pour plagier l’élégance verbale que l’on se plait à utiliser pour édulcorer l’horreur, sont bien pire :
• Il est la cause principale de l’inflation, puisque avec un crédit à 5 % par an par exemple, c’est le double de la somme empruntée qui doit être remboursée sur 15 ans, par le jeu des intérêts composés . Etrange qu’un système qui dénonce l’inflation comme « ennemi public numéro un » et en assigne la chasse à son autorité centrale - puisque telle est la mission première et quasi unique de la BCE - en soit le principal responsable !
• Il est la cause profonde de la course à la croissance qui, si elle se conçoit lorsque l’on considère les choses sous l’angle exclusif de l’économie, devient mortifère lorsqu’on élargit le panorama à l’homme et à la nature.
• Il est le premier responsable de la pauvreté dans le monde et de l’élargissement de la fracture sociale. Puisque les prix que vous payez sont constitués à 40-45 % du seul poids des intérêts, comme l’ont mis en évidence dans leurs études Magrit Kennedy et Ralph Becker cités en notes, vous imaginez la somme colossale qui est transférée du monde économique au monde financier ! Il contribue à l’asphyxie du premier et à la congestion du second ; il provoque surtout le transfert de la richesse des plus démunis vers les plus nantis. Magrit Kennedy, dans l’étude qu’elle présente dans son livre « Libérer l’argent de l’inflation et des taux d’intérêts » aux éditions Vivez Soleil, met en évidence que pour la population allemande, classée en 10 tranches de revenus, lorsque l’on fait la balance entre les intérêts créditeurs, versés à l’épargne, et les intérêts débiteurs prélevés au crédit, le solde n’est positif que pour la 10e tranche, celle des plus riches, équilibré pour la 9e et négatif pour les 8 autres. Elle souligne aussi que le solde est d’autant plus négatif que l’on est pauvre et d’autant plus positif que l’on est riche !
www.fauxmonnayeurs.org/articles.php

En définitive, - mis à part la crainte de perte par non remboursement ( cf. Figure 9 B ) - la seule contrainte technique à la création monétaire par les banques de dépôt au moyen des crédits semble bien se limiter de fait au coût pour ces banques de l’acquisition des liquidités . Nous expliciterons ce coût d’acquisition des liquidités, mais notons déjà qu’il s’agit davantage d’un manque à gagner ( prélèvement sur les intérêts issus du crédit générant la demande de liquidités ) que d’une charge réelle . Certes, les banques ne peuvent malgré tout mettre en place sans limites les crédits et leurs flux d’intérêts car il leur faut trouver des emprunteurs. Il ne reste donc que le consentement ou la réticence de ceux-ci à s’endetter pour réguler la création monétaire. C’est dire si celle-ci fluctue avec les humeurs de la conjoncture économique et, qui plus est, en accentuant aussi bien l’euphorie que la déprime . Encore heureux que l’ensemble des prêteurs , plus vaste que l’ensemble des banquiers, n’ait pas encore pris conscience que la masse des dettes engendrées par les crédits en cours excède très largement ( environ 5 fois ) la masse monétaire existante susceptible de les rembourser !
pagesperso-orange.fr/jegu.jean/navi1.html


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