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Commentaire de Reflex

sur Ces séropositifs qui ne se soignent pas...


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Reflex Reflex 8 août 2008 17:20

La problématique du traitement, immédiatement après celle du dépistage, demeure un obstacle que l’on pourrait croire confiné aux malades incapables d’assumer le coût des trithérapies. Il n’en est rien. L’on peut très bien se savoir atteint, se soigner au mieux mais cependant être privé de toute véritable vie sociale. Car, aujourd’hui encore, le VIH constitue un repoussoir majeur.
A titre d’exemple, hélas vécu, je prendrai le cas d’un garçon infecté à l’âge de 8 ans par voie transfusionnelle. Dès que le sida fut connu, on dut informer ses parents de son état. L’horrible valse médicale commençait. Quelque trente prises de médicaments par jour avant que la trithérapie ne soit tentée à titre expérimental. Lourde, implacable même, cette charge priva le patient de son enfance.
Aujourd’hui, âgé de 26 ans, il demeure bien entendu sous trithérapie et s’est, bon gré mal gré, résigné à son statut de paria en puissance. Très intégré dans un cercle d’amis, il se réfugie derrière le prétexte d’une hémophilie pour refuser de vivre comme tout un chacun. Car, il ne l’ignore pas : le terme de sida, s’il devait l’avouer (je préférerai "revendiquer"), le couperait de tous ses contacts.
Or, sa vie sexuelle se résume à zéro, ses occupations consistent en un long parcours de cours du soir -il lui faut auparavant digérer son traitement quotidien -, sa vie professionnelle demeure un inaccesssible projet. Qui intégrera un jeune qualifié mais atteint du sida dans notre société prétendûment ouverte ?


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