L’auteur jidejeandominique a certainement fait preuve d’un effort remarquable dans la retranscription sur les mythes d’origines des groupes ethniques Hutu et Tutsi au Rwanda. Cependant, avec un peu d’effort, tout le monde pourrait bien y voir des histoires inventees et repandues par les premiers missionaires arrives au Rwanda au debut du 20eme siecle. Vous y reconnaitrez aisement l’histoire biblique des fils de Noe. L’un ayant ete maudit pour avoir vu la nudite de son pere, et l’autre beni pour etre venu a reculons, deposer un manteau sur le corps de son pere ivre mort. La similarite entre les deux histoires est frappante.
Toutefois, et cela tous les etrangers devraient le savoir, les hutu et les tutsi parlent la meme langue bantoue, le kinyarwanda. Ils ont la meme culture, le meme Dieu immateriel "Imana", que pendant longtemps les missionaires catholiques n’ont pas voulu reconnaitre comme pouvant etre le Dieu Createur, Yahve le Dieu d’Israel, en preferant utliser le mont swahili MUNGU, pour designer IMANA du Rwanda. Les hutu et les tutsi vivent melanges sur tout le territoire rwandais. Il n y a pas de territoire tribal, malgre des densites relativement differentes de tutsi dans differentes parties du pays.
Les mariages mixtes ont ete tellement nombreux que meme les rwandais entre eux ont du mal a reconnaitre qui est tutsi, qui est hutu. Les mentions ethniques sur les cartes d’identites introduites par l’administration coloniale belge en 1930 ont contribue a creuser le fosse entre les deux communautes. L’appui sur la monarchie tutsi et la promotion d’une elite tutsi "nee pour diriger" au detriment de la jeunesse hutu "nee pour servir", ont ete autant de pieges dans lesquels malheureusement de nombreux tutsi sont tombes. Le reveil des colonies a la fin de la deuxieme guerre mondiale, la Conference de Bandoeng de 1955, l’independance du Ghana en 1957, ont pousse l’elite tutsi et la monarchie a reclamer l’independance immediate. Ce qui a acheve d’aliener l’appui de la Belgique qui a ainsi change le fusil d’epaule en se rappellant de la majorite hutu longtemps mise a l’ecart.
La France apres 1975 et plus tard en 1990-1994 a tout simplement raisonne en termes de majorite et minorite au nom des principes europeens de democratie. Sans realiser que la majorite ethnique n’est pas synonyme de majorite politique car, nous ne devons pas elire les ethnies de nos leaders, mais plutot leurs idees. Je suis profondement convaincu que si les occidentaux nous aidaient a souligner plus ce qui nous unit que ce qui nous separe, la hache de guerre entre les deux communautes serait enterree a jamais.