Pour combler le déficit de la Sécurité sociale, il faut augmenter les salaires. Le développement de compléments de rémunération au détriment du salaire est l’une des causes principales du déficit de la Sécurité sociale
En 2004 (dernière année pour laquelle les chiffres sont disponibles) les sommes distribuées
au titre de l’intéressement, de la participation et des autres formes d’épargne salariale comme l’abondement par l’employeur à un plan d’épargne ont augmenté de 8,7 % quand les salaires nets n’augmentaient
que de 2,1 % . Or, ces dispositifs d’épargne salariale occasionnent des pertes de recettes très importantes
pour la protection sociale. Si l’entreprise verse 100 euros sous forme d’intéressement au lieu de le verser en salaire, cela représente 40 euros en moins pour la protection sociale.
C’est pourquoi nous devons gagner de vraies augmentations de salaires : il faut inverser la tendance à la substitution des diverses formes de participation financière au salaire.
Du fait de la multiplication des exonérations de cotisations sociales depuis les années 90, une part croissante des cotisations patronales est exonérée de cotisations sociales. Au niveau du Smic, la cotisation patronale n’est plus que de 2,1 %, et le gouvernement envisage de la supprimer totalement.
Les exonérations sont un puissant facteur pour dissuader les patrons d’accorder des augmentations de salaires, puisqu’au fur et à mesure qu’ils augmenteront les salaires ils paieront plus de cotisations.
En sus, savez-vous que :
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Une partie des taxes sur le tabac, destinée à la Sécu n’est pas reversée : 7,8 milliards
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Une partie des taxes sur l’alcool, destinée à la Sécu n’est pas reversée : 3,5 milliards
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Une partie des primes d’assurances automobiles destinée à la Sécu n’est pas reversée : 1,6 milliards.
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La taxe sur les industries polluantes destinée à la Sécu n’est pas reversée : 1,2 milliards
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La part de TVA destinée à la Sécu n’est pas reversée : 2 milliards
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Retard de paiement à la Sécu pour les contrats aidés - 2,1 milliards
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Retard de paiement par les entreprises - 1,9 milliards
En faisant une bête addition, on arrive au chiffre de 20 milliards d’euros.
En v’la des idées en v’la...