Bonjour,
C’est sur ce dernier « front » que se situent les meilleures cartes russes. Pendant que Bush brillait par ses clowneries à Pékin, Poutine avait des entretiens longs et sérieux avec les dirigeants chinois… Quand les stratèges de la Maison Blanche menacent d’« isoler la Russie », ils oublient de regarder la carte du monde vue de Moscou et de Pékin. Et ils ne tiennent pas suffisamment compte de ce que peut devenir l’Organisation de Shanghaî, cette OCS complètement négligée par les chancelleries occidentales qui ont complètement surestimé les rivalités et les antagonismes russo-chinois.
Je m’étais fendu d’un article sur le rapprochement très net entre la Chine et la Russie il y a quelques mois. J’avais clairement établi que l’Europe n’était plus prioritaire pour ce grand pays qui renforçait ses liens avec l’Asie centrale et son voisin Chinois, d’ailleurs les deux premiers voyages diplomatiques du nouveau Président Medvedev furent le Kazakhstan et la Chine. Rien de purement fortuit dans ces choix de destinations...
L’Europe... Le péché originel s’est trouvé dans sa fuite en avant des années 90. L’élargissement a prévalu sur toute réforme structurelle en profondeur qui était pourtant déjà une priorité évidente. Depuis, nous ne cessons d’en payer les frais. Maintenant on est même condamné à faire du rafistolage constitutionnel imbitable même pour des juristes ! Et le tout en se passant de la voix des peuples, ce qui rajoute une couche d’incompréhension et de rejet grandissant. A titre personnel je suis dorénavant plus acquis à l’idée de Confédération que d’Union. Pour l’heure, l’Union Européenne est un géant économique mais un nain politique. D’ailleurs même le qualification de géant économique doit être relativisée puisqu’elle est dépendante des résultats de l’économie Américaine, et actuellement les indicateurs Européens toussent d’autant plus que l’Irlande et l’Espagne qui étaient les locomotives économiques de l’Union ces dernières années ont clairement marqué le pas récemment...
Poutine, et très certainement Medvedev, ont compris qu’il était plus intéressant pour eux de favoriser des relations bilatérales avec les pays Européens qu’en s’adressant aux institutions de l’Union Européennes dont n’est audible que cacophonie et même vociférations à son égard (l’arrivée des PECOs a énormément joué de ce point de vue). L’attitude premièrement hostile de nouveaux dirigeants comme Merkel ou Sarkozy s’est heurté à la réalité des faits : la Russie n’est plus le petit ourson que l’on gronde et sermonne et à qui on apprend des tours en échange d’une récompense (financière) : c’est désormais un ours dans la force de l’âge et qui n’entend pas que des pays en pleine neurasthénie économique comme géopolitique lui dictent ses choix.
Cordialement