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Commentaire de dana

sur Non à la peine de mort, malgré son effet dissuasif


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dana (---.---.55.153) 9 octobre 2006 12:03

Franchement, votre texte me laisse un peu interloqué. Je le lis, je trouve effectivement que vous avez raison de montrer qu’il y a au moins deux types d’argumentaires contre la peine de mort, dont le premier cité, l’argumentaire qu’on dira « économique » qui s’attache aux chiffres de la criminalité, joue effectivement le jeu de l’argumentaire adverse : c’est à la fois sa faiblesse et sa force.

Mais vous tombez dans deux panneaux si je puis dire :

1° en utilisant à votre tour l’argument des taux de criminalité, vous tombez dans le même piège que vous dénoncez. Vos affirmations sur « l’évidence » de l’effet dissuasif de la peine de mort sont purement sophistique et ne démontre rien (et sont de toutes façons irréfutables comme le disait Popper : or, une théorie irréfutable ne saurait être vraie - je ne suis pas un adepte de Popper, mais reconnaissons que son critère est parfois utile)

2° Le recours des droits de l’homme, si il semble constituer une ressource pertinente dans les pays précisément attachés aux droits de l’homme, ne l’est pas, comme le dit un de vos répondants, ailleurs. Et c’est là topute la limite de cet argumentaire.

En vérité nous sommes là avec cette question morale de la peine de mort devant une croix de la raison : l’argumentaire économique, parce qu’il n’est pas réfutable ou vérifiable, et l’argumentaire droits-de-l’hommiste, parce qu’il fait appel à un universalisme moral dont on peut constester justement l’universalité, ne sauraient susciter l’adhésion de chacun.

Reste une attitude peut-être décevante pour ceux qui voudraient raisonner dans l’absolu, c’est-à-dire au nom de toute l’humanité : l’attitude pragmatique. On peut vouloir une société où la peine de mort n’existe pas, au nom par exemple d’un sentiment de répulsion envers la cruauté. Mais il s’agit bien de le vouloir - considérant qu’en cette affaire, la vie humaine ne saurait être entièrement rationnelle. Après c’est affaire de débats, de décisions si possible collectives, et parfois de forçages, comme cela s’est passé en France sous l’impulsion de Mitterand, et avec la puissance discursive de Badinter. Les processus de décisions dans une démocratie sont de toutes façons trop complexes pour qu’on puisse en rendre raison de manère définitive. CE qui ne veut pas dire qu’ils sont totalement irrationnels, loin de là. Et d’ailleurs, qu’est-ce qu’une rationalité qui se jouerait en dehors des discussions et des débats ?


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