Point de vue et réaction de la "presse d’opposition" à MOscou (Backchich) :
Alexeï Venediktov, le rédacteur en chef de Echo de Moscou, sans doute la seule radio d’opposition à informer en temps réel via les ondes FM et Internet, s’est exprimé également « pour » l’entrée des troupes russes en Ossétie du Sud. « Je suis convaincu que l’entrée de l’armée russe pour défendre la population civile exposée au feu des Grads, était justifiée. Quelle que soit la nationalité de la population, […] je pense que la Russie avait le droit moral d’y entrer pour la défendre. Ce que je trouve injustifié, du point de vue politique, c’est la sortie de nos troupes en dehors des frontières d’Ossétie du Sud et d’Abkhasie. Le bombardement des cibles et des infrastructures non militaires, des civils à Gori et dans les environs de Tbilissi est une erreur, c’était trop », s’est-il exprimé le 12 août dans l’émission « Sans intermédiaires ».
Sergueï Kovalev, le célèbre défenseur des droits de l’homme, n’est pas de cet avis. Dans une vidéo diffusée par le webzine www.grani.ru, l’ancien dissident constate avec amertume que « beaucoup de [ses] amis parmi les défenseurs des droits de l’homme […] approuvent l’invasion russe, estimant qu’elle a permis d’arrêter des massacres ». Et de rappeler que la Russie a tout fait pour déstabiliser la région : « Moscou a régulièrement, sans arrêt et par tous les moyens augmenté les tensions dans cette région ».
Pour Pavel Felgenhauer, l’éditorialiste du journal d’opposition Novaïa gazeta, cette guerre était inévitable, car elle a été préparée longtemps à l’avance. « Aujourd’hui, il m’est tout à fait évident, que l’intrusion russe en Géorgie était préparée à l’avance et la décision politique définitive de terminer les préparatifs pour déclencher une guerre au mois d’août, était prise, vraisemblablement, encore en avril », écrit cet analyste. Il revient en détail sur le mouvement des troupes militaires russes depuis plusieurs mois aux portes de la Géorgie et le sommet de l’OTAN à Bucarest en avril qui a donné un coup d’accélérateur aux intentions russes dans le Caucase. Tout le monde semble s’accorder sur un point : la Russie s’est retrouvée isolée à l’issue de la crise. « Personne ne l’a soutenu : ni la Chine, ni le Vénésuela [Hugo Chavez s’est depuis exprimé en faveur de l’opération russe dans son émission dominicale « Allô, président ! »], ni Loukachenko. Seul le dirigeant de l’île de Cuba nous est resté fidèle », constate Alexandre Golts sur le webzine www.ej.ru.