Un peu d’histoire, à propos du nouveau "diable" mondial désigné par les Etats-Unis : l’Iran (après l’Irak)
Inquiets de ses rapprochements avec l’Allemagne, les Britanniques forcent Reza Shah à abdiquer en faveur de son fils Mohammad Reza Pahlavi en 1941. Reza Shah est envoyé en exil et meurt en 1944. L’occupation du pays a été d’une importance vitale pour les Alliés. Ayant déclaré la guerre à l’Allemagne en 1943, l’Iran se rapproche des puissances occidentales. La même année, la conférence de Téhéran voit Churchill, Roosevelt et Staline réaffirmer leur engagement sur l’indépendance de l’Iran, qui devient rapidement membre des Nations Unies.
En décembre 1945, bénéficiant du soutien de l’Union soviétique, le Gouvernement du peuple d’Azerbaïdjan et la République de Mahabad déclarent leur indépendance dans les régions de l’Azerbaïdjan iranien et du Kurdistan iranien. Des parties du Khorasan, du Gorgan, du Mazandaran et du Gilan sont occupées par les troupes soviétiques : la crise irano-soviétique, première de la guerre froide, se termine en décembre 1946 avec l’effondrement des gouvernements républicains ayant perdu le soutien de l’URSS.
En 1953, le premier ministre Mohammad Mossadegh nationalise le pétrole. Il est alors éloigné du pouvoir à la suite d’un complot orchestré par les services secrets britanniques et américains, l’opération Ajax. Après sa chute, Mohammad Reza Shah Pahlavi met en place un régime autocratique et dictatorial fondé sur l’appui américain. En 1955, l’Iran appartient au pacte de Bagdad et se trouve alors dans le camp américain pendant la guerre froide. Mohammad Reza Shah modernise l’industrie et la société grâce aux revenus très importants du pétrole et à un programme de réformes nommé la Révolution blanche. L’Iran entre dans une période de prospérité fulgurante et de modernisation accélérée mais la société, bouleversée dans ses racines, souffre du manque de liberté.
La
crise iranienne des otages (occupation de l’ambassade des
États-Unis à
Téhéran entre le
4 novembre 1979 et le
20 janvier 1981 et prise en otage de ses personnels) pousse l’administration
Carter à rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran, puis à imposer des sanctions économiques le
7 avril 1980. Le
22 septembre 1980, profitant de la faiblesse des forces armées iraniennes qui subissent des purges du nouveau régime islamique
[19], l’
Irak envahit l’Iran.
La politique officielle des États-Unis cherche à isoler l’Iran. Les États-Unis et leurs alliés fournissent des armes et de la technologie à Saddam Hussein, qui a pour objectif de s’emparer des champs de pétrole du Khuzestan[20]. Ironiquement, des membres de l’administration Reagan vendent secrètement des armes et des pièces détachées à l’Iran dans ce qui est connu sous le nom de affaire Iran-Contra. L’Iran accepte de respecter le cessez-le-feu exigé par la résolution 598 du
conseil de sécurité de l’ONU le
20 juillet 1987. Le
15 août 1990,
Saddam Hussein accepte de revenir aux
accords d’Alger de
1975 : retour à un
statu quo ante