Je vous cite "Les membres sont en fait un représentant par gouvernement (pas besoin qu’il soit scientifique) et l’IPCC vient nous commettre des super rapports qui deviennent la bible en matière de climat pour l’ensemble de tous les gouvernements.
Il y a parfois quelques scientifiques, mais nous verrons un peu plus loin que ce ne sont pas eux qui commandent ni qui décident des conclusions du rapport."
En réponse, toujours le site de Jancovici (beh oui, c’est un excellent vulgarisateur en la matière, pas besoin d’aller voir ailleurs. De plus vous l’aimez bien...)
"Comment se passe l’élaboration des rapports d’évaluation du GIEC ?
Sur la base du programme de travail décidé par l’AG pour les 3 groupes, qui consiste en fait en le sommaire prévisionnel (toutes les têtes de chapitre sont déjà prévues) d’un futur rapport à remettre (un par groupe), le bureau du GIEC sollicite comme auteurs des experts des domaines couverts. A raison de plusieurs dizaines d’auteurs par tête de chapitre, chaque rapport nécessitera donc la contribution de plusieurs centaines de rédacteurs, sans compter ceux plus nombreux encore qui feront part d’un avis sur les projets.
L’architecture d’un rapport d’évaluation est la suivante : chaque chapitre d’un rapport traite d’un domaine particulier (par exemple les propriétés physiques des gaz à effet de serre, ou encore la qualité de représentation des phénomènes physiques dans les modèles, les variations climatiques du passé, la part probable des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine dans l’augmentation de température depuis le début du siècle, etc), et les auteurs du chapitre en question sont chargés de faire la synthèse des connaissances scientifiques sur ce sujet.
Ce qui leur est demandé n’est pas de donner un avis "comme ca" : ils effectuent un long travail de compilation de tous les travaux publiés dans la littérature scientifique spécialisée, ou ceux en cours dans les laboratoires de recherche. Par exemple la tête de chapitre intitulée "évaluation des modèles" (qui fait partie du rapport du groupe 1) est rédigée par des spécialistes de la modélisation qui analysent les centaines d’articles publiés dans la littérature scientifique sur l’évaluation des modèles (c’est à dire : est-ce que les modèles reproduisent correctement tel ou tel processus). La bibliographie est donnée à la fin de chaque chapitre.
Ces synthèses sectorielles permettent de produire un premier projet de rapport, qui sera lu et commenté par d’autres experts des disciplines couvertes, ce qui conduira à une deuxième mouture qui sera soumise aux mêmes relecteurs ainsi qu’à des représentants des gouvernements de tous les pays membres du GIEC. C’est seulement après ces allers-retours, très formalisés, qu’un document définitif est soumis à l’assemblée générale du GIEC pour approbation avant publication.
Au total, plusieurs milliers d’experts - généralement des chercheurs de renom, mais le processus est ouvert à qui veut, voir plus bas - sont impliqués dans les processus de rédaction et d’expertise organisés par le GIEC. Les disciplines couvertes concernent à la fois des sciences "dures" (physique, chimie, biologie...), au travers de multiples spécialités (voir quelques exemples) et aussi des sciences "moins dures" : on y trouve aussi des économistes, des sociologues..."