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Commentaire de Marsupilami

sur Est-on d'extrême droite parce qu'on n'est pas multiculturaliste ?


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Marsupilami (---.---.44.214) 9 octobre 2006 15:12

Excellent article.

Pour ma part j’ai un point de vue légèrement différent. Le multiculturalisme n’est pas un problème en soi. Il le devient quand le différentiel entre les cultures le niveau économique des migrants par rapport à leur pays d’immigration) est trop important), et surtout quand les religions prennent une place exagérée par rapport aux coutumes purement culturelles.

Or il est très souvent difficile de différencier religions et sociocultures, tant les premières ont façonné les secondes, étant donné que le phénomène religieux a été à l’origine de toutes les structurations de l’esprit humain.

En Occident post-chrétien, aujourd’hui (et surtout en Europe), on ne perçoit plus très bien cette essentielle et originelle filiation. Nous vivons nos sociocultures comme déconnectées de leurs sources religieuses (alors qu’au fond elles ne le sont pas, sauf pour quelques athéistes enragés qui s’illusionnent), comme des manières d’être ensemble qui nous paraissent universellement valables, alors que ce n’est absolument pas le cas.

Loin de moi l’idée d’adhérer au relativisme culturel. Une culture qui a su se débarasser de l’illusion religieuse, cultiver la raison et l’objectivité, libérer la femme de ses servitudes archaïques, créer des écoles où le plus grand nombre a la possibilité de s’instruire, accomplir des prodiges techniques, inventer la démocratie et la république, est pour moi infiniment supérieure à n’importe quelle autre.

Mais cette socio-culture post-Lumières a aussi accouché d’un monde désenchanté, sans âme, consumériste, matérialiste, un monde voué à la dictature du désir et du plaisir façonnés par le marketing, un monde gaspilleur et pollueur, un monde vautré dans les apparences et les futilités, un monde vautré dans la pornographie sexuelle ou télévisuelle, un monde d’individualistes sans repères surfant au gré des modes, vivant dans l’immédiat sans souci du long terme, un monde fragmenté, émietté, privé de sens, où les solidarités se délitent, où l’urgence et la nouveauté à tout prix sont devenus la règle, un monde où l’Economie et le PNB sont devenus les nouveaux dieux, un monde de plus el plus invivable, sans transcendance, sans profondeur, un monde où plus rien, pas même la religion (dont c’était jadis l’une des vocations) ne peut plus, sinon colmater le fossé séparant les riches des pauvres, du moins le réduire par un sentiment commun d’appartenance à quelque chose. Et un monde, le nôtre qui, par les moyens techniques extraordinaires qu’il a tout seul forgés, prétend imposer au reste du monde ses standards de vie, lesquels n’ont rien d’enthousiasmant pour d’autres sociocultures restées ancrées dans les religiosités primitives, les solidarités (même illusoires) qu’elles créent et le sens (même illusoire) que ces dernières donnent à la vie.

Ayant pas mal voyagé, j’ai souvent discuté avec des gens de ces autres mondes que le nôtre, qui n’hésitaient pas - à raison - à lui faire ce genre de procès. Mais, et surtout chez les plus cultivés d’entre eux, ce procès s’accompagnait presque toujours d’une sournoise jalousie, d’une espèce de rancœur de n’être pas parvenu à en faire autant. Ce qui reflète très bien la fondamentale asymétrie entre notre monde et ces autres mondes.

Ayant pas mal voyagé toujours, je sais ce que c’est que de s’adapter à des coutumes différentes. C’est souvent extrêmement difficile, surtout lorsqu’on est comme moi attaché à la liberté d’esprit et à l’égalité entre les sexes. Donc je dirais : le multiculturalisme, oui, tant qu’il se cantonne aux attributs culinaires ou artistiques des cultures allochtones (c’est-à-dire à ceux qui sont le plus loin des sources religieuses de ces cultures). Le reste, non. C’est invivable. Les britanniques sont en train de s’en rendre compte. Leur prétendu multiculturalisme est un apartheid de fait, librement consenti, chaque socioculture religieuse s’enfermant dans son ghetto communautaire... avec les problèmes que ça génère, dans les transports publics, chez les aficionados de la grande religion musulmane de paix, de tolérance et d’amour.

Pour finir je parlerai de l’Inde, un pays très multiculturel où j’ai longtemps voyagé. J’ai pu constater qu’il n’y avait aucun multiculturalisme harmonieux là bas, mais uniquement à de très rares exceptions près) des apartheids communautaristes intolérants et belliqueux. Et là-bas en plus, c’est religions contre religions.

Si on continue comme ça, c’est ce qui va nous arriver en Europe. La solution ? Education & instruction des immigrés pour qu’ils se conforment à notre modèle laïc et interdiction implacable de toutes les coutumes religieuses rétrogrades et barbares sous peine d’expulsion, ce qui revient à revoir le droit du sol à l’aune des dangers de l’islamisme. Les bouddhistes vietnamiens, cambodgiens ou chinois vivant en France ne font chier personne.

Signé : un social-démocrate agnostique anti-FN aimant la cuisine, les arts et les musiques d’un peu partout dans le monde.


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