Complètement d’accord sur le fond. J’e l’ai écrit sur le forum Libé au moment de l’invasion en Irak.
Le terrorisme est une chose parfaitement complètement horrible, mais beaucoup moins dangereuse pour nous tous que les politiques cyniques et impérialistes des américains, russes et autres chinois, sans parler des autres, que la rapide destruction de notre environnement, que les magouilles financières mondiales et les intérêts cyniques de multinationales qui tuent indirectement (ou directement, cf la récente affaire de déchets toxiques hollandais en Côte d’ivoire) des centaines de milliers de personnes dans le tiers-monde.
Il y a donc terrorisme et terrorisme, mais on veut nous faire oublier le terrorisme d’état et le terrorisme capitaliste.
Le terrorisme « fanatique » est bien ce parfait épouvantail que l’on nous agite sous le nez comme un gros chiffon rouge, alors que ce type de terrorisme existe sous de nombreuses formes depuis des lustres et des lustres, sous diverses latitudes, avec un bilan essentiellement politique plutôt que léthal. Terrorisme fanatique, qui, faut-il le rappeler, fut financé et supporté par les agences de renseignements des grandes puissances, notamment la CIA.
Le terrorisme mérite définitivement une réponse appropriée, c’est à dire une guerre secrète de renseignements et de polices concertés au niveau mondial. Au lieu de quoi, il est devenu à l’échelle mondiale l’instrument de manipulation massive des criminels qui gouvernent les grandes puissances.
Votre article a le mérite d’essayer de redonner une distance critique vis à vis de ce phénomène. Je n’ai pas peur du terrorisme. J’ai beaucoup plus peur de la folie destructrice de notre monde qui se trouve dans les mains des vrais pouvoirs économiques et politiques. J’ai beaucoup plus peur de la progression rapide et rampante des ultra-religieux de tous bords et toutes obédiences (et en ce moment, c’est pour beaucoup de l’Islam dur que l’on parle, mais c’est une question différente du terrorisme : il s’agit-là d’obscurantisme arriéré).
Il faut redonner sa place au vrai débat : quelles sont les racines du terrorisme et comment peux-t-on s’y attaquer pour en minimiser la progression ?
Quand on réfléchit à ces questions, on finit toujours par découvrir que les gouvernants des puissants n’ont pas vraiment intérêt à s’attaquer à ces problèmes-là. Pire. Ils ont besoin du terrorisme pour nous masquer leurs saloperies cachées.