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Commentaire de koudou

sur Faut-il déconstruire notre société à risque entrepreneurial limité ?


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koudou 24 août 2008 17:27

@l’auteur,

Je vous trouvais à peu près juste dans ce que vous écriviez, quoique qu’avec une vision un peu déformante en faveur des salariés. 

Par contre, certaines de vos dernières interventions me paraissent totalement fausses et injustes.

Tout d’abord, laissez-moi vous faire une remarque qui n’est pas un reproche, mais qui me laisse penser que votre vision est déformée : vous dites dans un de vos commentaires que vous êtes dans un activité prudhommale. Je tiens à souligner que cela seul vous expose à une vision déformante, car votre activité fait que vous avez constamment à faire à des cas de désaccords, et donc en particulier aussi bien de salariés peu scrupuleux, que d’employeurs peu scrupuleux.
Et si vous êtes une bonne professionnelle (ce dont je ne doute pas à priori) vous avez bien du vous rendre compte que la défense de certains salariés est possible sur le plan technique pas pas tellement sur le plan moral, de la même façon que vous avez du voir des employeurs de PME plutôt réac et très peu humains nni moraux. En tout cas, moi j’en connais des deux catégories.
Je voudrais vous rappeller qu’ils y a beaucoup d’affaires de prudhommes, mais qu’il y a encore plus d’entreprises ou il n’y a aucune affaire !

Le principal reproche que j’ai à vous faire, c’est que vous confondez totalement le revenu du capital et le revenu du travail. Il est vrai que dans certains métiers (comme les professions libérales par exemple), il y a confusion entre les deux. Mais en général, (le cas des BIC), la distribution de bénéfice, c’est le revenu du capital. Et le salaire du dirigeant, c’est la rémunération de son travail.
Dans les grandes entreprises, il n’y a pas confusion entre les deux (ce qui conduit à des phénomènes différents), mais dans les PME, c’est souvent le même, et pour vraiment comparer les statuts de salariés et de dirigeant, il faut les comparer dans des environnements similaires. A savoir quand l’entreprise gagne de l’argent et paye bien son dirigeant et quand elle a du mal à s’en sortir et paye mal son dirigeant (le salarié, lui touche la même chose dans les deux cas.
Le dépôt de bilan est un autre cas : la salarié perd son emploi, mais il est socialement protégé pendant quelque temps, le dirigeant perd son emploi, n’est pas protégé socialement, perd tout le capital qu’il a mis et est soumis à surveillance voire à enquête pour vérifier qu’il n’a pas commis de faits responsables dans la gestion de l’entreprise.
Un des premiers postes qui est touché dans de très nombreuses PME est le salaire du dirigeant/actionnaire. Car, une entreprise qui ne va pas bien (parce que le client principal est l’Etat et qu’il ne paye même plus à 120 jours actuellement, parce que l’entreprise est sous-traitante et son client dépose le bilan, parce que les charges comme le carburant mettent le modèle économique dans le rouge, etc...) ne distribue pas de bénéfice et que le dirigeant réduit d’abord son salaire avant celui de n’importe qui d’autre parce qu’il ne va pas aller s’attaquer lui-même au prudhomme.

Il y a également un tas de choses dont vous ne parlez pas, comme par exemple, le fait qu’un créateur d’entreprise a souvent plus de 50% du capital de l’entreprise (ce qui sera le cas s’il prend un gros risque parce que personne ne veut l’aider) est souvent pour des raisons évidentes gérant de sa sarl, mais du coup, n’ait plus droit à la sécurité sociale, parce qu’un gérant majoritaire n’a pas le droit d’être salarié et bénéficier de la sécu, même en payant les cotisations correspondantes. La solidarité sociale est obligatoire pour tout le monde, mais un gérant majoritaire n’y a pas droit, même en payant la même chose (proportionnellement à son salaire) que les salariés de son entreprise.
C’est une conception très révélatrice de ce qu’on pense des employeurs (gérants majoritaires tout au moins), et je crois maheureusement déceler de telles pensées dans vos interventions.

En tout cas, si vous comparez les deux statuts, la seule vraie différence que je vois en terme de rémunération entre un dirigeant/actionnaire et un salarié non actionnaire, c’est que les effets positifs et négatifs chez le dirigeant/actionnaires sont très fortement amplifiés aussi bien dans le gain que dans la perte.
Et si un salarié veut bénéficier plus du gain, il doit le faire avec un risque plus grand en cas de perte. C’est d’ailleurs de qui se passe s’il devient lui-même actionnaire.


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