Complexité et variabilité
Cet exemple montre la diversité du peuplement du Maghreb. Mais nous ne sommes plus au temps où la typologie raciale était le but ultime de la recherche anthropologique. Il était alors tentant d’assimiler les "types" ou "races" à des groupes humains venant s’agglutiner, au cours des siècles, à un ou plusieurs types plus anciens. Les recherches modernes, dans le monde entier, ont montré combien l’homme était, dans son corps infiniment plus malléable et sensible aux variations et particulièrement à l’amélioration des conditions de vie. La croissance de la taille, au cours des trois dernières générations, est un phénomène général largement ressenti et connu de l’opinion publique mais, aussi, facilement mesurable grâce aux archives des bureaux de recrutement. En moins d’un siècle la stature moyenne des Français a gagné 7 cm, ce qui est considérable et ne s’explique ni par une invasion ni par l’émigration systématique des hommes de petite taille. Cette croissance est due à l’amélioration des conditions de vie, à une alimentation plus riche et surtout à la disparition des travaux pénibles chez les enfants et adolescents. De fait, cette croissance de la stature est inégale entre les nations et, à l’intérieur de celle-ci, entre les régions en relation directe avec les développements économiques. Ainsi, entre 1927 et 1958, en quelques années, la stature moyenne à Tizi-Ouzou (Kabylie, Algérie) est passée de 164,6 cm à 167,4 cm alors que dans la région voisine plus deshéritée de Lakhdaria (ex. Palestro), de 1880 à 1958, l’augmentation ne fut que de 1,2 cm et ne semble pas significative.
D’autres travaux ont montré que la forme du crâne variait par "dérive génétique" comme disent les biologistes sans qu’il soit possible de faire appel au moindre apport étranger pour expliquer ce phénomène. Des variations séculaires ont pu être mises en lumière en France, ainsi les Auvergnats, de tendance dolichocéphale au Moyen Age, Sont devenus brachycéphales ; leur crâne s’est raccourci et élargi sans que la moindre invasion de la "race" alpine d’Europe centrale ait pu modifier la composante humaine du Massif central.
Cette malléabilité, cette sensibilité aux facteurs extérieurs tels que les conditions de vie et une orientation imprévisible due au hasard de la génétique paraissent à bien des anthropologues modernes, suffisantes pour faire l’économie de nombreuses et mythiques migrations et invasions dans la constitution des populations historiques. De nos jours l’évolution sur place paraît plus probable.
Ainsi M.C. Chamla explique l’apparition de la variété ibéro-insulaire à l’intérieur du groupe méditerranéen africain par le simple jeu de la gracilisation. Aucune différence de forme n’apparaît entre les crânes des époques capsienne, protohistorique et moderne ; seules varient les dimensions et dans un sens général qui est celui de la gracilisation.
26/08 13:53 - Kabylium
Bonjour, "Des royaumes berbères, sans importance notable", je ne suis pas (...)
26/08 13:36 - Antenor
L’étude de la dispersion des groupes linguistiques est effectivement un sujet (...)
26/08 11:35 - Pierrot
à @ Jack Nico, Merci pour l’ensemble de vos informations pertinentes et intéressantes. (...)
26/08 10:16 - Gilles
"Prenez les scythes par exemple... on ne sait guère pourquoi ils ont disparus... les (...)
26/08 09:50 - Calito
Tout les peuples n’ont pas nécéssairement brillés. Vous avez entendu parler des (...)
26/08 07:47 - Jack Nico
L’apparentement du berbère Cependant l’apparentement du berbère avec (...)
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