Une Constante pression venue de l’Orient
Les Protoméditerranéens capsiens constituent certes le fond du peuplement actuel du Maghreb, mais le mouvement qui les amena, dans les temps préhistoriques, du Proche-Orient en Afrique du Nord, ne cessa à aucun moment. Ils ne sont que les prédécesseurs d’une longue suite de groupes, certains peu nombreux, d’autres plus importants. Ce mouvement, quasiment incessant au cours des millénaires, a été, pour les besoins de la recherche archéologique ou historique, sectionné en "invasions" ou "conquêtes" qui ne sont que des moments d’une durée ininterrompue.
Après les temps capsiens, en effet, au Néolithique, sont introduits animaux domestiques, moutons et chèvres dont les souches sont exotiques et les premières plantes cultivées qui sont elles aussi d’origine extérieure : ces animaux et ces plantes ne sont pas arrivés seuls, même si les hommes qui les introduisirent pouvaient être fort peu nombreux. A cette époque la plus grande partie du Sahara était occupée par des pasteurs négroïdes. Il est possible que chassés par l’assèchement intervenu après le IIIe millénaire, certains groupes se soient déplacés vers le Nord et aient atteint le Maghreb. Certains sujets négroïdes ont été reconnus dans les gisements néolithiques du Sud Tunisien, et au IVe siècle avant J.C., Diodore de Sicile connaît encore des populations semblables aux Éthiopiens (c’est-à-dire des gens de peau noire) dans le Tell tunisien, dans l’actuelle Kroumirie. Mais cet apport proprement africain semble insignifiant par rapport au mouvement insidieux mais continu qui se poursuit à l’Age des Métaux lorsque apparaissent les éleveurs de chevaux, d’abord "Équidiens", conducteurs de chars, puis cavaliers qui conquirent le Sahara en asservissant les Éthiopiens. Ces cavaliers, les historiens grecs et latins les nommeront Garamantes à l’Est, Gétules au Centre et à l’Ouest. Leurs descendants, les Berbères sahariens, dominèrent longtemps les Haratins qui semblent bien être les héritiers des anciens Éthiopiens.
Au cours même de la domination romaine, puis vandale et byzantine, nous devinons de longs glissements de tribus plus ou moins turbulentes à l’extérieur du Limes romain puis dans les terres mêmes de ce qui avait été l’Empire. Ainsi la confédération que les Romains nomment Levathae (prononcer Leouathae), et qui était au IVe siècle en Tripolitaine, se retrouve au Moyen Age, sous le nom de Leuata, entre l’Aurès et l’Ouarsenis. Ces Louata appartiennent avec de nombreuses autres tribus au groupe Zénète, le plus récent des groupes berbérophones dont la langue se distingue assez nettement de celle des groupes plus anciens que l’on pourrait nommer Paléo-berbères. Les troubles provoqués par l’irruption zénète s’ajoutant aux convulsions politiques, religieuses et économiques que subirent les provinces d’Afrique, favorisèrent grandement les entreprises conquérantes des Arabes. Quatre siècles plus tard, la succession des invasions bédouines, des Beni Hilal, Solaym, Maqil, ne sont elles aussi, que des moments, retenus par l’Histoire parce qu’elles eurent des conséquences catastrophiques, d’un vaste mouvement qui débuta une dizaine de millénaires plus tôt.
26/08 13:53 - Kabylium
Bonjour, "Des royaumes berbères, sans importance notable", je ne suis pas (...)
26/08 13:36 - Antenor
L’étude de la dispersion des groupes linguistiques est effectivement un sujet (...)
26/08 11:35 - Pierrot
à @ Jack Nico, Merci pour l’ensemble de vos informations pertinentes et intéressantes. (...)
26/08 10:16 - Gilles
"Prenez les scythes par exemple... on ne sait guère pourquoi ils ont disparus... les (...)
26/08 09:50 - Calito
Tout les peuples n’ont pas nécéssairement brillés. Vous avez entendu parler des (...)
26/08 07:47 - Jack Nico
L’apparentement du berbère Cependant l’apparentement du berbère avec (...)
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