sisyphe,
Vous savez pertinemment que l’armée russe ne s’est pas arrêtée en Ossétie du Sud mais occupe bel et bien une partie de la Géorgie. Vous savez tout aussi pertinemment que les ossètes et les abkhazes ont pour la plupart des papiers d’identité russes et que ces régions sont "dirigées" par des russes ; ils ne veulent donc pas l’indépendance, ils veulent être rattachés à la Russie. C’est d’ailleurs ce qu’il va se passer en pratique, ne rêvons pas.
Christophe,
Votre commentaire rejoint ce que je dis, il y a énormément de mauvaise foi dans cette affaire, entretenue par le fait que nous sommes tous très mal informés.
Si les géorgiens ont effectivement tiré sur des casques bleus, alors c’était à l’ONU de réagir ; lorsque vous êtes casque bleu, vous représentez l’ONU, vous ne représentez plus votre pays. La Russie n’avait donc pas à intervenir unilatéralement dans ce cas de figure. Et il faudra aussi nous expliquer ce que des "casques bleus" russes foutaient dans une zone où la Russie est partie prenante des hostilités ; autant envoyer des casques bleus israëliens au Liban. D’ailleurs, vous noterez que l’ONU n’a pas réagi à la soi-disante agression de ses soldats par l’armée géorgienne ; bizarre, non ?
En revanche, il semble acquis désormais que les géorgiens s’apprêtaient à faire un carnage en Ossétie ; là, l’intervention russe se justifiait au départ, pour éviter le massacre. Nous aurions même pu admettre que l’armée russe reste quelques semaines en Ossétie du Sud pour s’interposer le temps de mettre sur pied une force internationale. Mais en aucun cas, la Russie n’avait le droit d’entrer dans le territoire géorgien et d’y rester. Et là aussi, il faudra m’expliquer en quoi cette occupation contribue à faire avancer le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.