Bonjour,
Je suis en train de relire Rousseau et son fameux Contrat Social dont je vous livre ici quelques passages :
Le peuple anglais pense être libre : il se trompe fort, il ne l’est que durant l’élection des membres du Parlement ; sitôt qu’ils sont élus, il est esclave, il n’est rien. Dans les courts moments de sa liberté, l’usage qu’il en fait mérite bien qu’il la perde.
Comme la volonté particulière agit sans cesse contre la volonté générale, ainsi le Gouvernement fait un effort continuel contre la souveraineté. Plus cet effort augmente, plus la constitution s’altère, et comme il n’y a point ici d’autre volonté de corps qui résistant à celle du Prince fasse équilibre avec elle, il doit arriver tôt ou tard que le Prince opprime enfin le Souverain et rompe le traité social. C’est là le vice inhérent et inévitable qui, dès la naissance du corps politique, tend sans relâche à le détruire, de même que la vieillesse et la mort détruisent enfin le corps de l’homme.
Il faut en convenir : le pouvoir politique a été capté par les partis, et même une oligarchie, exerçant une forme de monopole sur la vie publique avec moult petits arrangements entre amis. Il faut observer cette unanimité chez eux à refuser le référendum, cette peur pour les élus de se confronter au verdict des urnes. Pour ma part j’ai toujours défendu le parallélisme électoral : toute personne qui a été élue doit pouvoir être destituée par le même corps électeur. Ce qui me semble sourdre d’une certaine logique a l’air pour d’autre horriblement révolutionnaire. Mais dans quel régime sommes-nous alors pour refuser de prendre l’avis du peuple lors du choix cruciaux pour l’avenir du pays ? Que penser aussi lorsque certains se gargarisent d’avoir reçu l’absolution de ce même peuple alors qu’il ne dispose que d’une majorité à un instant T donné ?
Cordialement