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Commentaire de Jack Nico

sur Carnage de Maillé (1) : un des nombreux massacres nazis de 1944


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Jack Nico 29 août 2008 14:28

pourquoi Tulle et les autres représaille ? :
lisez et donnez votre avis !

"Sur les événements survenus à Tulle le 7 juin 1944, quelques jours avant ceux
d’Oradour, le juriste Hans Luther écrit dans Der französische Widerstand gegen die
deutsche Besatzugsmacht und seine Bekämpfung (Tübingen, 1957) :

le 7 juin 1944 au matin, des sections des FTP attaquèrent la garnison
allemande de Tulle (après que la forte police locale fut passée dans le camp
des résistants et que le reste eut été désarmé), il y avait parmi les terroristes
des étrangers comme des Polonais, des Espagnols et quatre Russes en
uniforme, qui semblaient avoir le commandement ; la garnison allemande fut
attaquée à la mitrailleuse et au lance-grenades. Quand la ville fut reprise par
les troupes allemandes, on trouva des corps de soldats allemands auxquels on
avait défoncé le crâne et arraché les yeux ; les terroristes avaient fait rouler de
lourds camions sur les soldats allemands encore vivants et les avaient mutilés
de façon à les rendre méconnaissables. Selon certains témoins oculaires,
quelques femmes, surtout, qui accompagnaient les partisans, avaient eu un
comportement repoussant envers les corps des soldats allemands.
Quelques morts furent enterrés sans être identifiés parce que d’inimaginables
mutilations au visage empêchaient de les reconnaître. J’ai trouvé un mort à qui
on avait percé dans les chevilles des trous par lesquels on avait passé une
corde ; manifestement, on l’avait ainsi traîné en rond ; sur de nombreux
cadavres, je pus compter jusqu’à 6 blessures de balles à la plante des pieds.
L’alsacien S. a raconté sous le pseudonyme de Sadi Schneid (voy. SS-Beutedeutscher-
Weg und Wandlung eines Elsässer, Askania Verlag, Lindhorst, 1979) :
Très tôt le matin, l’officier de santé cherchait des volontaires pour enterrer le
pauvre Marcel M. Il nous dit que quelques-uns des quarante soldats allemands
étaient horriblement mutilés. Les volontaires ne manquèrent pas et nous
arrivâmes ensemble à un certain endroit.
Le sol était imbibé de sang. Je ne sais plus si c’était devant la fabrique d’armes
ou ailleurs, mais les corps sans vie et disloqués de soldats allemands gisaient à
gauche et à droite. L’officier de santé nous dit que c’étaient les quarante, tous
affreusement mutilés. Nous n’osions pas approcher, car la vue des cadavres
nous inspirait encore de la crainte. L’officier de santé n’arrêtait pas de jurer à
propos de "Schweinehunden", de communistes et de parties sexuelles qu’on
avait coupées et mises dans la bouche des morts.
Schneid, qui était auparavant novice dans un internat catholique, poursuit ainsi :
En soulevant nos camarades morts... nous nous interdisions de regarder de
près ces cadavres couverts de croûte de sang. Était-ce seulement le recul
devant la mort, ou refusions-nous intérieurement d’admettre que des Français
fussent capables d’une telle boucherie ?... Avant de faire emporter ces corps,
l’officier de santé prit encore la peine de fermer ici une veste, là un pantalon,
ou encore, avec notre aide, de remettre leur pantalon à certains à qui on l’avait
ôté.
Plus d’une fois, il dit que ces "Schweinehunde" de partisans leur avait coupé
les parties sexuelles et leur avaient mises dans la bouche, leur avaient défoncé
le crâne avec des crosses de fusils et avaient même coupé les doigts de
quelques-uns de ces pauvres vieux soldats de la Wehrmacht, des hommes de
cinquante ans qui devaient garder la fabrique d’armes de Tulle.
Seul parmi eux un officier du SD semblait plus jeune ; mais son corps était
littéralement coupé en deux à hauteur du ventre ; la partie inférieure de son
corps était dénudée...
Selon un rapport allemand :
Tous les morts avaient plusieurs blessures de balles, la plupart dans le dos ou
dans la nuque. Il est donc clair qu’on a tiré sur eux alors qu’ils étaient déjà
tombés. Ici et là, on a encore trouvé sur eux des objets de valeur, dans certains
cas les uniformes étaient déchirés. Un sous-officier n’avait plus de bottes.
Quelques soldats portaient leur masque à gaz.
Il semble que ces soldats aient été encerclés dans la caserne, puis enfumés à
l’aide de bazookas et de grenades lacrymogènes, et qu’en quittant le bâtiment
en feu, ils aient été abattus. Il ne peut être question d’un "combat", car les
cadavres gisaient au même endroit et les uns sur les autres. Il est clair que les
maquisards ne voulaient pas faire de prisonniers...
Selon le préfet Trouillé (à qui plus tard 25 Allemands blessés durent la vie alors que
les partisans voulaient les achever) et le maire de Tulle, Bouty :
A 30 mètres de distance, nous vîmes un chaos de cadavres gisant les uns sur
les autres dans les positions les plus baroques. Beaucoup n’avaient plus leurs
bottes, qui avaient été prises par les FTP ; un peu partout, il y avait des
portefeuilles dont étaient tombés les billets de banque, des photos et des
lettres. Un lourd camion était venu s’arrêter en plein sur le monceau de
cadavres. Un ancien combattant de la Première Guerre mondiale dit que même
à Verdun, il n’a jamais vu une telle montagne de cadavres sur un si petit
espace. J’appelle quelques infirmiers et j’essaie de faire emporter les cadavres
le plus vite possible...
Légalement, ces soldats étaient sous la protection de la Convention de La Haye et ce
bain de sang est une infraction aux articles 2, 4 et 23 de cette Convention.
En vue de représailles contre ce crime, les environs furent passés au peigne fin et tous
les hommes furent amenés dans la fabrique de munitions. Dans le courant de la
matinée, environ 1.200 hommes furent hors de soupçons et libérés. La sélection fut
faite avec la collaboration des autorités françaises (notamment du maire et du
directeur de la fabrique) ; il fut convenu que la ville serait épargnée et que seules
seraient exécutées 120 personnes contre lesquelles il existait de fortes présomptions
(essentiellement des suspects et des gens étrangers à la ville). Cette indulgence
allemande provenait de ce que les habitants de Tulle s’étaient opposés énergiquement
et efficacement aux partisans quand ceux-ci avaient voulu achever des soldats
allemands blessés qui avaient été mis dans un hôpital français à Tulle (voyez à ce
sujet le message de l’officier allemand Stückler au préfet français de Tulle, Trouillé :
"...le commandement allemand tiendra compte de votre intervention dans les
représailles inéluctables pour les crimes commis contre nos camarades de la garnison
allemande de Tulle, ceci sera compté à l’avantage de la population de Tulle...").
Finalement, de ces 120 personnes (pour la plupart suspectes et n’habitant pas Tulle),
99 seulement furent exécutées.
Elles ne furent pas fusillées mais pendues ; c’était une décision du commandant de
division Lammerding, qui estimait que les maquisards avaient agi contrairement à la
Convention de La Haye, qu’ils ne pouvaient pas être considérés comme des soldats et
que les fusiller aurait été les reconnaître indirectement comme tels."


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