La version des Américains est que la Russie a une politique expansioniste. La version des Russes au contraire est que la Russie se défend contre une politique d’encerclement menée par les Américains.
La version des Américains, soutenue par les dirigeants européens, ne va pas de soi. Il faut savoir que lorsque la Russie, gouvernée par un ivrogne, était en pleine pagaille, des milliers de conseillers américains se sont répandus dans l’ancien Empire soviétique pour encourager les sentiments anti-russes et se faire des alliés dans la classe politique.
Le cas de l’Ukraine est, comme dit l’auteur, un cas d’école. Mais le peuple ukrainien ne fait pas bloc derrière son président quand il demande l’adhésion de son pays à l’OTAN. Iouchtchenko est un Ukrainien de l’Ouest. Les Ukrainiens de l’Ouest n’ont jamais aimé la Russie. Les Ukrainiens de l’Est au contraire se sentent proches des Russes. Ils ne sont que 20%, mais ils détiennent les principales ressources industrielles du pays. Et ils ne veulent pas de l’OTAN.
La Crimée a un statut spécial. Ses relations sont excellentes avec les Ukrainiens de l’Est, et naturellement avec les Russes. Il suffirait d’un incident pour qu’elle prenne son indépendance, ce qui a failli se produire en 2006 quand un navire de guerre américain a débarqué du matériel militaire dans le port de Théodosie.
Mais les Russes ne sont pas pressés de jouer cette carte. Comme dans le cas de la Géorgie, ils attendent les Américains au coin du bois.