Merci pour ces détails borntofrag. Toutefois, il convient d’apporter certaines précisions sur ce que vous dites. Il y eut bien une réforme de l’orthographe à la période des Humanistes et il fallut faire un choix entre une orthographe phonétique et une orthographe étymologique. C’est cette dernière (défendue par les imprimeurs) qui fut retenue. Il s’agit donc bien là d’une action artificielle sur la langue que n’ont pas connu à ce stade les autres langues romanes. En outre, vous n’êtes pas sans savoir qu’en ancien français, l’orthographe était conforme à la prononciation : chaque graphème d’un mot était prononcé. L’orthographe moderne elle est truffée d’irrégularités et d’incohérences car elle n’a pas suivi l’évolution naturelle de la prononciation. C’est ainsi que l’on se retrouve désormais avec des mots qui présentent des graphèmes qui ne sont plus prononcés depuis bien longtemps, avec de nombreux digramme correspondant à d’anciennes diphtongues n’existant déjà plus en moyen français, et c’est l’héritage latin artificiellement réintroduit qui en est en partie responsable. La passion latinisante a ramené systématiquement les mots à la forme de leur étymon et, à la confusion héréditaire, s’ajoute le chaos systématiquement organisé par les érudits d’alors. Faire ce constat ne consiste en rien à renier l’héritage latin. L’espagnol par exemple a suivi une évolution beaucoup plus naturelle, et d’ailleurs, dans cette langue (tout comme l’italien d’ailleurs, mais je me trompe peut-être ?), toutes les lettres d’un mot se prononcent. Est-ce pour autant qu’ils renient leur héritage latin ? Je ne le pense pas.